Air Canada (T.AC.B) a dévoilé mercredi ses meilleurs résultats financiers annuels en 77 ans d'histoire à plusieurs égards, mais ceux du quatrième trimestre se sont néanmoins avérés inférieurs aux attentes des analystes en raison des conditions météorologiques extrêmes et de la faiblesse du dollar canadien.

Le bénéfice ajusté pour l'ensemble de l'exercice a atteint le niveau record de 340 millions, soit 1,20 $ par action - un chiffre six fois plus élevé que celui de l'exercice 2012.

Selon les principes comptables généralement reconnus, le bénéfice net annuel d'Air Canada s'est établi à 10 millions de dollars, soit 2 cents par action, comparativement à une perte nette de 136 millions, ou 52 cents par action.

Le président et chef de la direction d'Air Canada, Calin Rovinescu, a indiqué mercredi, lors d'une conférence téléphonique avec des analystes, que 2013 avait été une «année vraiment géniale» et une «année charnière» pour le transporteur aérien.

«Mais il ne fait aucun doute que nous avons encore du travail pour soutenir notre rentabilité et même pour créer une meilleure valeur pour les actionnaires», a ajouté M. Rovinescu.

La solide performance de la ligne aérienne, a-t-il poursuivi, particulièrement dans les trois derniers trimestres de 2013, pour lesquels le bénéfice net ajusté s'est amélioré de façon séquentielle, «ouvre la voie à des résultats tout aussi fructueux en 2014».

Malgré tout, M. Rovinescu a prévenu que le premier trimestre actuellement en cours continuerait à ressentir les effets négatifs des coûts liés aux conditions météorologiques et de la faiblesse du huard par rapport au billet vert américain.

L'action d'Air Canada a cédé mercredi 20,5% à la Bourse de Toronto. Elle a plongé de 1,60 à 6,22 $. Même si elle s'éloigne de son sommet de 9,90 $ touché le mois dernier, elle reste en forte hausse par rapport à son cours d'il y a un an, soit environ 2,35 $.

Selon M. Rovinescu, le bénéfice avant intérêts, impôts, dotation aux amortissements et aux pertes de valeur et location d'avions (BAIIALA) pour le trimestre en cours devrait être inférieur de 15 à 30 millions $ à celui du premier trimestre de 2013.

Les mauvaises conditions météorologiques de décembre ont grugé 15 millions au BAIIALA du trimestre, a précisé Air Canada.

En vertu des principes comptables généralement reconnus, Air Canada a réalisé une perte nette de 6 millions, soit 2 cents par action, au quatrième trimestre, comparativement à une perte nette de 60 millions, ou 22 cents par action, à la même période un an plus tôt.

Le bénéfice ajusté s'est pour sa part établi à 3 millions, ou 1 cent par action, par rapport à une perte ajustée de 5 millions, ou 2 cents par action, un an plus tôt.

Les revenus trimestriels ont légèrement augmenté à 2,894 milliards, une hausse de 55 millions par rapport à la même période de l'année précédente. Pour l'ensemble de l'exercice, les revenus ont totalisé 12,38 milliards, un gain de 268 millions par rapport à l'exercice 2012.

Les analystes s'attendaient à ce que le transporteur montréalais réalise un bénéfice ajusté de 12 cents par action au quatrième trimestre, à partir de revenus de 2,93 milliards, d'après les prévisions recueillies par Thomson Reuters. Pour l'ensemble de l'année, les prévisions moyennes visaient un bénéfice de 1,23 $ par action et des revenus de 12,4 milliards.

L'analyste David Tyerman, de Canaccord Genuity, s'attend à ce qu'Air Canada se remette en 2014 des «surprises négatives» qu'ont été la météo et le huard pour le quatrième trimestre, lesquelles devraient persister au premier trimestre de l'année.

«Dans l'ensemble, les résultats du quatrième trimestre et les prévisions de 2014 ne changent pas nos perspectives», a-t-il écrit dans un rapport. «Les résultats à court terme devraient connaître un impact négatif pour le carburant et la faiblesse du dollar canadien, mais nous nous attendons à ce qu'Air Canada et l'industrie se remette de cela au cours de 2014 grâces aux initiatives pour les revenus et aux améliorations dans les coûts.»

L'analyste Walter Spracklin a pour sa part estimé que même si les résultats du quatrième trimestre étaient moins bons que prévu, ceux-ci ne devraient pas altérer les perspectives positives liées à la stratégie à long terme du transporteur.