Ce n'est pas l'usine de Mirabel qui assemblera le tout dernier appareil commercial de Bell Helicopter Textron. L'entreprise américaine établira plutôt une nouvelle usine à Lafayette, en Louisiane, pour assembler le SLS (Single Light Single).

L'usine de Mirabel, qui avait l'habitude d'assembler tous les appareils commerciaux de Bell Helicopter, conservera cependant un certain rôle pour le SLS.

«Nous allons faire la certification et les essais en vol», a déclaré le président de Bell Helicopter Textron Canada, Barry Kohler, dans une entrevue téléphonique avec La Presse Affaires.

Il a noté que le SLS était un petit appareil très simple qui ne nécessitera pas de longues heures d'assemblage. Or, les hélicoptères que Bell assemble présentement à Mirabel sont des appareils très complexes.

«Ça ne s'aligne pas avec les capacités que nous avons ici et avec la taille des appareils que nous assemblons», a-t-il déclaré.

Comme Bell veut offrir le SLS au plus bas prix possible, il doit réduire ses coûts de production au minimum, d'où la décision d'installer son usine d'assemblage en Louisiane.

En outre, la Louisiane a fait une offre généreuse pour obtenir cette usine. L'État a notamment offert une aide financière de 4 millions US à Bell Helicopter, soit 3,8 millions US pour des infrastructures et du matériel et 200 000$US pour rembourser des frais de relocalisation. L'État construira également un nouveau hangar de 26,3 millions US sur le terrain de l'aéroport régional de Lafayette et en louera une partie à Bell pour que l'entreprise y assemble le SLS.

Il s'agit du deuxième hélicoptère commercial qui échappe à l'usine de Mirabel de Bell Helicopter. En février 2012, le constructeur avait annoncé qu'il assemblerait le Bell 525 Relentless à son usine d'Amarillo, au Texas.

Le Bell 525 est un gros appareil, pratiquement deux fois plus gros que les hélicoptères que Bell assemble à Mirabel.

Quant au SLS, il a été lancé en juin dernier à l'occasion du Salon aéronautique du Bourget. Cet appareil vise le marché des hélicoptères monomoteurs légers, comme le Robinson R66 et l'Eurocopter EC120.

M. Kohler a défendu la stratégie de production de Bell Helicopter.

«Cela nous permettra d'améliorer notre présence mondiale», a-t-il déclaré.

Il a ajouté que la chaîne d'approvisionnement de l'usine de Mirabel ne correspondait pas aux besoins du SLS. En outre, cette usine fait déjà face à une importante croissance, notamment avec la production du Bell 429, un nouvel appareil.

«Nous sommes en croissance depuis deux ans et nous anticipons une autre croissance de production en 2014, a-t-il indiqué. C'est un défi, mais nous sommes capables.»

Bell n'a pas l'intention d'agrandir ses installations de Mirabel et d'augmenter ses effectifs, qui se situent à un peu moins de 2100 personnes à l'heure actuelle.

«La clé de notre succès, c'est une amélioration de notre productivité», a affirmé M. Kohler.

Il a indiqué que l'usine de Mirabel continuait d'investir dans la mise au point de nouvelles technologies. L'usine devrait obtenir un nouveau modèle, mais ce n'est pas nécessairement pour demain.

«Actuellement, nous mettons l'accent sur le développement du 525 et du SLS, a-t-il déclaré. Il ne faut pas avoir les yeux plus gros que la panse.»