Celui qui était responsable de la vente de la CSeries et des autres avions commerciaux de Bombardier (T.BBD.B) , Chet Fuller, quittera l'entreprise à la fin de décembre.

Bombardier a toutefois soutenu que ce départ ne traduisait aucune insatisfaction vis-à-vis de l'état du carnet de commandes de la CSeries.

«Je pense que les choses vont bien avec la CSeries, a affirmé le porte-parole de Bombardier Avions commerciaux, Marc Duchesne, dans une entrevue téléphonique avec La Presse Affaires. Nous sommes satisfaits de nos 419 intentions de vente et de nos 177 commandes fermes. Ça va bien.»

Il a rappelé que Bombardier avait annoncé récemment qu'Iraqi Airways avait signé une lettre d'entente portant sur 16 appareils CS300 (le plus gros membre de la famille CSeries), dont 5 commandes fermes.

Hier, Bombardier a annoncé que China Express a signé une lettre d'entente portant sur 16 biréacteurs régionaux CRJ900, soit 3 commandes fermes, 5 commandes conditionnelles et 8 options.

«Nous aurons d'autres choses à annoncer bientôt», a assuré M. Duchesne.

Bombardier Avions commerciaux a annoncé hier la nomination de Raymond Jones à titre de vice-président principal aux ventes, au marketing et à la gestion des actifs. Il remplacera à ce poste Chet Fuller, qui quittera l'entreprise à la fin de cette année «afin de relever de nouveaux défis».

«Je désire remercier Chet pour sa contribution à l'égard de Bombardier Avions commerciaux et lui souhaiter bon succès dans ses nouveaux projets», a déclaré le président de Bombardier Avions commerciaux, Mike Arcamone, dans un communiqué.

Le nouveau vendeur en chef de la CSeries était récemment vice-président aux comptes stratégiques à l'échelle mondiale de Bombardier Avions d'affaires.

«M. Jones est un très bon candidat, a affirmé M. Duchesne. Il a été impliqué directement dans la vente d'avions d'affaires dans des flottes de grande taille, notamment VistaJet, NetJet et FlexJet. Alors, nous sommes heureux de l'accueillir dans l'équipe.»

M. Jones, un pilote commercial certifié, a passé 16 ans au sein de la Royal Air Force du Royaume-Uni. Il détient une maîtrise en gestion du transport aérien de la City University de Londres.

Même si Bombardier a affirmé que les ventes de la CSeries allaient bien, l'action de catégorie B de l'entreprise a perdu 2,9% de sa valeur pour clôturer à 4,65$, hier, à la Bourse de Toronto.

Bombardier avait soutenu que le carnet de la CSeries compterait 300 commandes fermes avant l'entrée en service de l'appareil. Cette entrée en service est prévue pour septembre 2014, mais l'avionneur pourrait encore la reporter, tout dépendant du programme d'essais de l'appareil.

Avec 177 commandes fermes, le compte est encore loin.

La direction de Bombardier avait indiqué que les annonces devraient s'accélérer après le premier vol de la CSeries. Cet événement a eu lieu le 16 septembre dernier, mais les nouvelles commandes n'ont pas afflué pour autant.

Le président de Bombardier Aéronautique, Guy Hachey, a défendu ce bilan en marge d'un forum consacré à l'innovation aérospatiale organisé cette semaine à Montréal. «Nos trois premières années de production sont déjà vendues», a-t-il affirmé.

Il a indiqué que les clients de lancement avaient bénéficié de prix intéressants, mais que Bombardier avait été ferme en fait de prix par la suite.

«Notre avion offre une grande valeur et nous voulons être reconnus pour cela», a-t-il affirmé.

L'analyste Richard Aboulafia, de la firme américaine Teal Group, a toutefois critiqué cette stratégie. À son avis, Bombardier devrait avoir des prix plus raisonnables pour être en mesure de concurrencer Airbus et Boeing.