Boeing (BA) a terminé en tête du salon de Dubaï grâce au lancement réussi de son futur long-courrier 777X, mais c'est finalement Airbus qui aura créé la surprise avec une commande de 30 Super Jumbos A380.

Le constructeur américain a totalisé des commandes et intentions d'achats portant sur 342 avions d'une valeur globale de 101,5 milliards de dollars tandis que l'avionneur européen a signé des contrats pour 160 appareils estimés à 44 milliards aux prix catalogue, ont indiqué les géants de l'aéronautique mercredi, à la veille de la fermeture du salon.

Ce sont les avions gros porteurs, de loin les plus lucratifs, qui ont nourri la majorité de leurs commandes et qui doivent satisfaire les ambitions affichées des compagnies du Golfe.

Seules Emirates, Etihad et Qatar Airways ont en effet passé des commandes, confirmant leur rôle grandissant dans le carnet de commandes des avionneurs et reflétant l'importance de la région du Moyen-Orient pour l'ensemble de l'industrie aéronautique.

Le PDG de Boeing Jim McNerney a officiellement lancé le 777X avec 259 commandes et engagements d'achats de la part d'Emirates (150 exemplaires), Qatar Airways (50) et Etihad Airways (25) qui sont venus compléter les 34 commandes de la compagnie allemande Lufthansa dévoilée en septembre.

«La valeur combinée de ces accords s'élève à plus de 95 milliards de dollars au prix catalogue, un record dans l'histoire de l'aviation commerciale pour le lancement d'un avion», s'est réjoui Boeing.

Le 777X sera doté d'une voilure en composite ainsi que d'extrémités d'ailes repliables. Equipé de nouveaux moteurs GE9X développés par GE Aviation, il promet une réduction de consommation de carburant de 12% comparé à celle de son concurrent, l'Airbus A350.

La production du 777X devrait débuter en 2017, avec une première livraison prévue en 2020.

S'agissant du Dreamliner, dont le lancement commercial depuis deux ans a été terni par une série d'avaries, il a franchi, grâce à la commande de 30 exemplaires par Etihad, le cap symbolique des 1.000 commandes.

Airbus, qui était donné le grand perdant avant l'ouverture du salon, peut se targuer lui aussi de séduire largement les transporteurs du Golfe avec son futur A350 mais aussi son Super Jumbo.

Ce dernier, qui affiche un prix catalogue de 403 millions de dollars, a été commandé à pas moins de 50 exemplaires par Emirates, qui possède déjà la plus grande flotte au monde.

«C'est une bouffée d'oxygène pour Airbus, cela dessert la pression sur le rythme de production», a commenté Yan Derocles, analyste chez Oddo Securities.

Car Airbus remplit en une seule commande son objectif de ventes de 25 exemplaires cette année. Il n'en avait pas vendu un seul avant le salon.

«Avec leur situation géographique centrale, les compagnies du Moyen-Orient tirent le bénéfice de la croissance du trafic aérien», a commenté de son côté John Leahy, directeur commercial.

Sur le front des moyen-courriers, la compagnie Iraqi Airways a signé mardi une lettre d'intention pour acheter cinq nouveaux CSeries au Canadien Bombardier. Le contrat prévoit également l'achat de CS300, la version longue du futur biréacteur, ainsi que des options pour 11 appareils supplémentaires.

Malgré cette marque d'intérêt, il n'y a pas de quoi menacer le duopole Airbus-Boeing. Bombardier n'a enregistré que 177 commandes fermes pour ce tout nouvel appareil de 100 à 149 places qui s'attaquera au bas de la gamme de Boeing et d'Airbus.

Parallèlement aux annonces ultras médiatisées d'Airbus et Boeing, le salon de Dubaï aura été un succès pour les constructeurs de jets privés, à l'instar du Brésilien Embraer qui a vendu à la compagnie privée Arab Wings un Lineage 1000.

D'une valeur de 53 millions de dollars au prix catalogue, l'appareil doit être livré au premier semestre 2014 au transporteur basé en Jordanie.

Le PDG de Dassault Aviation, Éric Trappier, qui présentait le dernier né de la gamme Falcon, le 5X, a assuré que le jet avait reçu un très bon accueil.

En ajoutant les contrats des équipementiers et des motoristes, l'édition 2013 du salon de Dubaï devrait enfin avoir dépassé son record de 2007 où il avait enregistré 155 milliards de contrats.