Les importantes dépenses liées au programme de la CSeries ainsi qu'un troisième trimestre décevant incitent l'agence de notation Dominion Bond Rating Service (DBRS) à abaisser la cote de crédit de Bombardier (T.BBD.B).

L'agence torontoise, qui estime que le profil financier de l'entreprise ne montre pas assez de signes encourageants, fait ainsi passer sa cote de BB à BB (faible) en ce qui a trait à un type de créance.

Elle rappelle qu'au mois d'août, une étiquette «négative» avait été ajoutée à cette créance.

En plus des résultats du troisième trimestre, qui ont raté la cible des analystes, DBRS justifie cette décote par les importantes dépenses liées au programme de la CSeries de Bombardier, estimé à 3,4 milliards de dollars.

«Les délais qui ont repoussé de neuf mois le vol inaugural de la CSeries ont certainement fait grimper les coûts du programme», écrit DBRS dans sa décision rendue jeudi.

De plus, la possibilité de voir repoussées les premières livraisons de l'appareil, prévues à l'automne 2014, prive Bombardier de revenus, croit l'agence.

«Même si les résultats à long terme du programme restent à déterminer, les récents défis rencontrés se sont traduits par des occasions ratées auprès des clients intéressés au programme (de la CSeries)», précise DBRS.

La seule agence de notation du pays suggère également que l'intérêt envers le nouvel avion de Bombardier n'est peut-être pas au rendez-vous, du moins, pour l'instant.

«L'entreprise a jusqu'ici reçu 177 commandes fermes pour son nouvel appareil, souligne DBRS. C'est encore loin de son objectif de 300 avant ses premières livraisons.»

L'agence ajoute que Bombardier n'a pas reçu de commande ferme significative depuis celle des 32 CS300 effectuée par Ilyushin Finance en juin dernier.

D'après DBRS, les résultats du troisième trimestre ont été bien en deçà des attentes, ce qui a contribué à sa décision d'abaisser la cote de l'entreprise.

«Bombardier avait affirmé que le marché de l'aéronautique était moins vigoureux en plus d'annoncer que sa division ferroviaire avait éprouvé des problèmes d'exécution avec certains nouveaux contrats», écrit l'agence.

Le bénéfice net de l'entreprise avait été de 165 millions $ US au troisième trimestre, ou neuf cents par action, soit un cent sous la prévision des analystes.

Au trimestre comparatif de l'année 2012, il était de 173 millions $ US, ou neuf cents par action.

Les revenus du secteur aéronautique avaient cédé 12% pour s'établir à 2 milliards $ US, alors que ceux de sa division ferroviaire étaient de 2,06 milliards de dollars, en hausse de 6%.

DBRS se demande également si la rentabilité de Bombardier sera suffisante afin de permettre à l'entreprise de disposer des liquidités nécessaires à couvrir ses dépenses dans un avenir rapproché.

«Ce ne serait pas étonnant que Bombardier émette des titres de créance afin de répondre à ses besoins en capital ou augmenter ses liquidités», soutient l'agence torontoise.

DBRS ajoute cependant que les liquidités de l'entreprise québécoise, estimées à 4 milliards de dollars en date du 30 septembre dernier, devraient être suffisantes pour répondre à ses besoins au cours de la prochaine année.

Cette décision de DBRS n'a pas semblé affecter le titre de Bombardier, qui gagnait a gagné vendredi 6 cents à la Bourse de Toronto, pour clôturer à 4,68 $.