Bombardier (T.BBD.B) devrait bientôt ajouter le gouvernement irakien à sa liste de clients pour ses nouveaux appareils CSeries puisque les deux parties discutent actuellement pour finaliser la vente de cinq appareils CS300.

Le conseil des ministres irakien aurait récemment donné son aval au ministre des Transports du pays pour que la société aérienne du gouvernement, Iraqui Airways, finalise l'achat de cinq avions CS300, la version plus spacieuse de l'appareil de l'avionneur montréalais.

Le porte-parole de Bombardier avions commerciaux, Marc Duchesne, a confirmé les discussions, sans toutefois en dire davantage.

«Nous sommes heureux évidemment que le gouvernement irakien soit intéressé à la CSeries, a-t-il indiqué. Toutefois, il n'y a pas encore de commande ferme pour l'instant.»

Selon certains médias irakiens, chaque appareil de la CSeries serait vendu 40 millions de dollars, même si le prix de catalogue est de 72 millions.

Le porte-parole de l'entreprise québécoise s'est également montré prudent dans ces commentaires sur cet aspect des négociations.

«C'est peut-être une somme qu'ils (les responsables irakiens) ont allouée pas seulement pour l'achat, mais également pour l'entretien et les opérations de l'avion», a souligné M. Duchesne.

L'analyste David Tyerman, de Cannacord Genuity, ne croit pas que le transporteur Iraqi Airways ait pu bénéficier d'une telle réduction.

«Je serais surpris pour une commande de cinq appareils, affirme-t-il. D'après moi, dépendamment de l'ampleur de la commande et de l'entreprise, un rabais peut osciller entre 30 et 35%.»

M. Tyerman a également souligné que si elle se concrétise, cette commande ne sera pas significative pour Bombardier.

«Ce n'est pas un client (Iraqi Airways) majeur, a dit l'analyste. Ça va aider à légèrement gonfler le carnet de commandes.»

Difficultés irakiennes

Bombardier avait fait face à plusieurs obstacles lors de la vente, en 2008, de 10 jets régionaux CRJ900 au gouvernement irakien.

Depuis, seulement six appareils de cette commande ont pu être livrés. Certains avions de Bombardier avaient même été saisis à la suite d'une requête de Kuwait Airways.

Ce transporteur avait obtenu la reconnaissance d'un jugement britannique au Québec qui condamnait Bagdad à verser 84 millions de dollars au Koweït dans la foulée de la guerre du Golfe, en 1990.

Un premier CRJ900 avait été livré en octobre 2008, mais Bombardier avait notamment dû attendre au mois de décembre de l'année suivante pour livrer trois autres jets régionaux qui étaient toujours cloués au sol.

Questionné sur ce dossier, M. Duchesne a indiqué que les quatre CRJ900 qui n'ont pas été livrés étaient toujours inscrits dans le carnet de commandes de Bombardier.

Bombardier a déjà reçu des commandes fermes pour 177 appareils CSeries de la part d'une dizaine de clients. Ce nombre grimpe maintenant à 403 avions si on y ajoute les options ainsi que les lettres d'intention.

Son objectif est d'atteindre 300 commandes fermes d'ici la livraison des premiers CS100, de 110 à 125 places, prévue d'ici la fin de 2014.

L'action de Bombardier a cédé mercredi un cent à la Bourse de Toronto, pour clôturer à 5,32 $.