La visite du président français François Hollande en Afrique du Sud a été l'occasion de la signature d'un énorme contrat de plusieurs milliards d'euros pour la livraison de trains de banlieue par le groupe Alstom devant permettre au pays de changer le quotidien de millions d'habitants des townships.

Le contrat de 51 milliards de rands (5,3 milliards de dollars) prévoit la livraison sur dix ans - à partir de 2015 - de 600 trains de banlieue de six voitures chacun à Prasa, l'agence publique des trains de passagers sud-africains.

S'ajoute leur maintenance pendant dix-huit ans, pour «environ 13 milliards» (soit près d'un milliard d'euros), selon Alstom.

«Il s'agit de l'un des plus importants contrats jamais signés dans le domaine du transport ferroviaire et du plus gros contrat de l'histoire d'Alstom», a souligné le groupe français.

Les trains de banlieue sud-africains transportent plus de 2,2 millions de personnes tous les jours, en grande majorité des personnes de couleur habitant des townships des agglomérations de Johannesburg-Pretoria, du Cap et de Durban.

Négligé sous le régime ségrégationniste de l'apartheid et tout juste maintenu en état de marche depuis sa chute en 1994, le réseau est actuellement en piètre état. Plus de 90 % des trains de banlieue sud-africains ont plus de cinquante ans - les plus récents datent de 1986 -, et les passagers brûlent régulièrement les wagons pour protester contre les pannes et les retards récurrents.

Le contrat signé lundi est le premier gros morceau d'un plan global de renouvellement de toute la flotte de 130 milliards de rands (13,5 milliards de dollars), auxquels doivent s'ajouter une vingtaine de milliards pour la construction de dépôts, le renouvellement de la signalisation et la rénovation des voies.

Choisi en décembre 2012 face à des concurrents tels que le canadien Bombardier, les chinois CNR et CSR, le suisse Stadler et l'espagnol CAF, Alstom s'est engagé à créer une usine dans la banlieue de Johannesburg et a garanti que 65 % des trains seraient «Made in South Africa».

En attendant la mise en service de cette nouvelle usine, les vingt premiers trains seront construits au Brésil.

Concrètement, le groupe français s'est associé à des partenaires locaux au sein du groupement Gibela dont il contrôle 61 %. La finalisation des aspects financiers avec Prasa est attendue en décembre.

Au-delà de ce contrat portant sur 600 trains, l'agence sud-africaine prévoit d'en acheter au moins autant dans une dizaine d'années.