Même si Bombardier (T.BBD.B) n'a pas encore annoncé de nouvelles commandes pour son avion CSeries depuis le vol inaugural de l'appareil, le 16 septembre, le titre de l'entreprise continue d'inspirer confiance, selon deux analystes financiers.

Cameron Doerksen, de la Financière Banque Nationale, réitère une recommandation «surperformance» pour le titre de l'avionneur montréalais, alors que Benoît Poirier, de Desjardins Marché des capitaux, croit qu'à long terme l'action représente une opportunité intéressante.

Dans son rapport, M. Doerksen prévient cependant que les résultats du troisième trimestre de Bombardier, qui seront dévoilés le 31 octobre, pourraient être plus faibles que prévu, notamment parce que le nombre d'avions livrés pourrait être inférieur aux prévisions.

Néanmoins, à plus long terme, M. Poirier croit que l'avionneur pourrait profiter des commandes potentielles de CSeries, notamment de Lion Air, Air Canada et AMR.

«La majorité des clients potentiels attendent encore les résultats quant à la performance de l'appareil, écrit-il. Nous croyons que cela pourrait encore prendre de deux à trois mois.

«Puisque la performance du moteur est déjà connue, le risque que l'objectif (d'économie de carburant pouvant atteindre 20%) ne soit pas atteint est assez faible», ajoute M. Poirier.

M. Doerksen croit également que Bombardier décrochera prochainement des commandes pour la CSeries.

«Nous sommes encouragés par l'intérêt envers le programme, écrit l'analyste. Toutefois, le risque que la confiance des investisseurs soit ébranlée si les commandes tardent à arriver est toujours présent.»

M. Poirier estime que les nouvelles commandes de CSeries vont bonifier le carnet de Bombardier, estimé à 65,5 milliards $ pour tous ses avions, ce qui représente près de quatre années de travail.

M. Doerksen s'attend quant à lui à ce que l'entreprise québécoise fournisse prochainement davantage de détails en ce qui a trait à l'entrée en service de la CSeries.

Bombardier prévoit que les premières livraisons de son appareil pourraient avoir lieu à l'automne 2014, soit après 12 mois d'essais en vol. L'analyste de la Financière Banque Nationale estime cependant que cette prévision est trop optimiste.

«Il est peut-être trop tôt pour fournir une date d'entrée en service, mais si cela n'arrive pas lors de la divulgation des résultats du troisième trimestre, une mise à jour devrait être effectuée avant la fin de l'année», souligne M. Doerksen.

L'analyste de la Financière Banque Nationale réitère dans son rapport que l'élément clé pour que le titre de Bombardier s'envole est le nombre de commandes de CSeries qui seront décrochées.

L'entreprise a déjà reçu des commandes fermes pour 177 appareils CSeries de la part d'une dizaine de clients. Ce nombre grimpe cependant à 388 avions si on y ajoute les options ainsi que les lettres d'intention.

L'objectif de Bombardier est de compter sur au moins 300 commandes fermes d'ici les premières livraisons de son nouvel avion.

Entre-temps, un troisième essai en vol a été effectué par le premier avion d'essai de la CSeries, le 3 octobre dernier, à Mirabel, dans les Laurentides. Cette fois-ci, l'appareil a atteint une altitude de 25 000 pieds (7620 mètres) ainsi qu'une vitesse de 740 km/h.

Les prochains essais devraient combiner des essais en vol avec des activités au sol, selon le vice-président et directeur général du programme CSeries, Rob Dewar.

M. Doerksen prévoit également que Bombardier aura davantage de liquidités dès 2014, puisque les dépenses reliées au programme de son nouvel appareil devraient commencer à diminuer.

L'action de Bombardier a clôturé jeudi à 4,92 $ à la Bourse de Toronto, en hausse de 7 cents par rapport à fermeture de la veille.