Le groupe européen EADS se prépare à regrouper ses activités défense et à prendre le nom de sa principale filiale Airbus, ont indiqué jeudi des sources proches du dossier.

Selon un schéma qui doit être soumis la semaine prochaine au conseil d'administration, le groupe, actuellement formé de quatre divisions, n'en aurait plus que trois.

L'actuelle division défense Cassidian fusionnera avec la division espace Astrium et avec Airbus Military, filiale de l'avionneur qui produit les appareils de transport militaire, au sein d'une seule et même entité, Airbus Defence.

Le groupe profitera lui-même de cette opération de regroupement pour abandonner son nom historique d'EADS au profit de celui d'Airbus. L'avionneur deviendra Airbus Civil Aircraft et le fabricant d'hélicoptères Eurocopter sera rebaptisé Airbus Helicopters.

Selon la lettre d'information spécialisée AeroDefenseNews, la direction d'Airbus Defence serait confiée au patron de Cassidian Bernhard Gerwert. Il serait secondé par Christian Scherer, qui possède les nationalités française et allemande.

«Ce qui est sûr c'est que cette entité ne peut pas être confiée à un Français», a souligné une des sources proches du dossier, deux Français, Fabrice Brégier et Guillaume Faury, dirigeant déjà les deux autres divisions.

Un porte-parole du groupe européen s'est refusé à tout commentaire sur les décisions que pourrait prendre le conseil d'administration. Celui-ci doit approuver les résultats semestriels avant leur publication mercredi.

EADS est né en 2000 d'une fusion d'actifs industriels français, allemands et espagnols. Son chiffre d'affaires est dominé par les résultats de l'avionneur.

Le groupe avait tenté l'année dernière de fusionner avec le fabricant d'armes britannique BAE Systems pour rééquilibrer activités civiles et militaires mais le projet a échoué en octobre devant l'opposition de l'Allemagne.

Depuis, le directeur exécutif Tom Enders a lancé une revue de la stratégie du groupe, dont il discute avec le nouveau conseil d'administration qui a pris ses fonctions le 2 avril.

Le groupe réalise plus du quart de son chiffre d'affaires dans la défense (12 milliards d'euros sur 56,5 milliards en 2012, soit 16,3 milliards sur 76,8 milliards de dollars), avec les satellites et les missiles d'Astrium, les hélicoptères militaires, les avions de transport militaires, les radars de Cassidian et le chasseur Eurofighter, qu'il co-produit avec BAE et l'italien Finmeccanica.

Tom Enders caresse depuis longtemps le projet de rebaptiser le groupe du nom d'Airbus, marque mondialement connue, et la décision doit être approuvée par le conseil d'administration la semaine prochaine.

Eurocopter, basé à Marignane (bien Marignane), conservera la production des hélicoptères militaires, un même modèle étant souvent décliné en version commerciale et de défense.

D'après le Financial Times, cette restructuration s'accompagnera de pertes d'emplois dans le groupe et les syndicats devraient être consultés à l'automne.