Le groupe d'aéronautique et défense Boeing a annoncé mercredi un bénéfice net en hausse de 13%, meilleur que prévu, et a relevé ses prévisions annuelles malgré les déboires répétés de son dernier né, le long courrier 787.

Le bénéfice net est ressorti à 1,1 milliard de dollars, soit 1,67 dollar hors éléments exceptionnels alors que les analystes tablaient sur 1,58 dollar seulement.

Le chiffre d'affaires a progressé de 9% à 21,8 milliards de dollars, dopé par les livraisons de 737 et de 787 et lui aussi supérieur aux prévisions des analystes.

«Notre solide performance du premier semestre et nos perspectives positives nous ont permis de relever nos prévisions de résultat et de ventes» pour l'année, a commenté le PDG Jim McNerney.

Les prévisions de bénéfice par action pour l'ensemble de l'année ont été augmentées dans une fourchette comprise entre 6,2 et 6,4 dollars contre 6,1 à 6,3 dollars. Les analystes espèrent mieux (6,51 dollars en moyenne).

L'avionneur américain a également revu à la hausse ses prévisions de chiffre d'affaires pour l'ensemble de l'année et attend désormais 83 à 86 milliards de dollars, grâce à des recettes plus importantes que prévu en défense et aérospatiale.

La division d'aviation civile a enregistré un bénéfice opérationnel en hausse de 20% à 1,45 milliard de dollars et de ventes en hausse de 15% à 13,6 milliards.

Le groupe de Chicago montre avec ces résultats que les déboires répétés du 787, dit «Dreamliner», n'ont pas affecté sa rentabilité.

L'avion avait été interdit de vol entre janvier et avril en raison de problèmes de batteries et il a été frappé par de nouveaux incidents ces deux dernières semaines, notamment un incendie à l'aéroport londonien d'Heathrow dans un appareil garé et vide d'Ethiopian Airlines.

Les livraisons de cet avion, qui avaient été suspendues pendant l'interdiction de vol, ont repris à un rythme accéléré au deuxième trimestre ce qui a permis au groupe de toucher des paiements.

Le groupe compte toujours augmenter sa production de 787, un programme qui est d'ores et déjà rentable, ont affirmé les dirigeants de Boeing mercredi. La production passera à 10 appareils par mois d'ici la fin de l'année et celle du moyen-courrier 737 à 42 par mois au printemps 2014.

La division de défense et aérospatiale affiche des ventes stables sur un an, à 8,2 milliards de dollars, grâce à une hausse des systèmes d'aérospatiale et de réseaux et malgré un recul des ventes d'avions militaires. Le bénéfice opérationnel de la division a pris 4% sur un an.

Côté défense, «nous avons vu l'impact des coupes budgétaires automatiques mais nous restons prudents car nous en attendons d'autres», a fait valoir le patron de Boeing lors d'une conférence avec les analystes. Il a toutefois souligné que de la croissance subsistait dans les achats d'aérospatiale, les drones, les systèmes de surveillance et de renseignement, entre autres.

À cela s'ajoute de «la croissance à l'international qui aide à compenser les pressions sur le marché américain», a-t-il ajouté.

Pour le 787-9, le groupe table sur des vols d'essai plus tard cette année, et la production reste sur les rails pour une première livraison l'an prochain.

Questionné sur l'incendie d'un 787 d'Ethiopian Airlines il y a près de deux semaines à Heathrow, M. McNerney a minimisé l'impact des réparations exigées des autorités pour la batterie de la balise de détresse, soupçonnée d'être à l'origine du feu.

Boeing «honorera ses engagements» mais «en général, les transporteurs ont des assurances pour couvrir ça» et l'impact financier pour Boeing sera «très faible», a assuré le PDG.

Interrogé sur les déclarations du directeur commercial du concurrent européen Airbus, John Leahy, qui a déclaré que le 787 n'était «pas fiable», M. McNerney a rétorqué: «John s'est laissé emporter». Il a ajouté que les clients continuaient à «fortement soutenir cet avion» .

Selon Boeing, certains transporteurs ont été indemnisés pour l'immobilisation de la flotte mondiale de «Dreamliner» pendant trois mois au printemps. «Il y a eu des cas où nous avions des obligations envers nos clients et elles ont été respectées», mais elles n'ont pas eu «d'impact financier important» et il n'y en a plus à venir, a indiqué le groupe.

L'action reculait à la mi-séance sur des prises de bénéfices: elle cédait 0,84% à 106,88 dollars.