Les transporteurs routiers ont de plus en plus de mal à se partager la route étroite des contrats de livraison de produits manufacturiers et de denrées.

«La pression est forte sur les prix et il est vrai que des transporteurs prennent des contrats à rabais, en raison de cette concurrence très vive», concède le PDG de l'Association du camionnage, Marc Cadieux.

Selon lui, cela est attribuable à plusieurs facteurs hors de la portée des transporteurs eux-mêmes. «Prenez le marché américain, soumet-il. Avant le ralentissement économique chez nos voisins du Sud, des firmes de camionnage y faisaient au moins 25% de leur chiffre d'affaires. Aujourd'hui, c'est 5%, dans certains cas. On nous dit que c'est tough

Recherche de nouveaux marchés

Conséquence de cette faiblesse des expéditions outre-frontière: les transporteurs dans tout le pays cherchent à trouver de nouveaux marchés à l'intérieur même du Canada.

«Ce qui fait que des entreprises du Québec vont de plus en plus dans les Maritimes et vice-versa. Pour compenser la perte de contrats, chacune de ces grandes entreprises a retissé sa toile pour couvrir les provinces canadiennes. Pendant ce temps, aux postes frontaliers, les temps d'attente ont diminué considérablement pour les camionneurs qui veulent aller aux États-Unis. C'est le calme plat.»

Marges minces

Et sur la route du camionnage, où les marges sont minces en raison des coûts du carburant qui ne cessent d'augmenter, ils sont encore nombreux à lancer leur petite entreprise avec un camion, un chauffeur, et des dettes à rembourser à la banque pour financer l'achat du lourd véhicule.

«Ces nouveaux concurrents veulent à tout prix obtenir des contrats et ils négocient à la baisse pour y arriver. Ça fonctionne un certain temps, mais cette approche se solde parfois par un échec. Si tu ne connais pas tes coûts d'exploitation, après un an ou deux, tu réalises que pour 110$ de revenus, tu en dépenses 125$ pour faire rouler ta business».