Le numéro un mondial des croisières Carnival, dont la réputation a été entachée par une série d'avaries et d'incidents, a annoncé mardi que son PDG et premier actionnaire Micky Arison allait perdre une partie de ses responsabilités.

M. Arison va conserver la présidence du conseil d'administration (CA), mais va laisser le 3 juillet le poste de directeur général, qu'il occupait depuis 34 ans, à Arnold Donald.

Ce dernier siège déjà au CA depuis douze ans, précise le groupe dans son communiqué, assurant que la mesure a été approuvée par le conseil dans son intégralité.

«Je discute de ceci avec le conseil depuis un moment maintenant et je sens que c'est le bon moment pour aligner notre entreprise sur les meilleures pratiques existantes en termes de gouvernance», a commenté M. Arison dans le communiqué.

Carnival rappelle que quand M. Arison est devenu directeur général en 1979, le groupe n'était pas coté et réalisait un chiffre d'affaires de 44 millions de dollars avec juste 3 bateaux. Sa flotte compte aujourd'hui une centaine de navires et génère plus de 15 milliards de dollars de revenus annuels.

Cette croissance hyper-rapide a toutefois donné lieu à une multiplication des incidents.

Le plus grave avait été début 2012 le naufrage du Costa Concordia, appartenant à sa filiale Costa, qui avait fait 32 morts au large de l'Italie. Plusieurs autres navires ont depuis subi d'importantes avaries, avec notamment en février une croisière de cauchemar très médiatisée dans le golfe du Mexique pour 4000 passagers du Carnival Triumph, suite à un incendie dans la salle des machines.

Cela n'a toutefois pas empêché le groupe de revenir dans le vert sur le premier semestre (clos fin mai) de son exercice 2012/13, dont les résultats étaient publiés parallèlement jeudi: il a dégagé un bénéfice net de 78 millions de dollars, contre une perte de 125 millions sur la même période un an plus tôt, pour un chiffre d'affaires en repli de 0,7% à 7,1 milliards de dollars.

Photo Joe Skipper, REUTERS

Micky Arison