Airbus a collectionné les commandes pour son futur long-courrier A350 mercredi au troisième jour du salon aéronautique du Bourget, et repris la tête devant son rival Boeing (BA) qui le devançait jusque-là aux points.

Airbus avait annoncé en fin d'après-midi pour 53,2 milliards de dollars de commandes au prix catalogue, Boeing pour 44,8 milliards.

Le groupe Air France-KLM a enfin finalisé une commande de 25 A350, décidée en principe en septembre 2011, après d'âpres négociations avec le motoriste Rolls-Royce qui avaient retardé l'officialisation.

Les 25 appareils commandés pour une valeur de 7,2 milliards de dollars entreront en service à partir de 2017, d'abord chez Air France, puis chez KLM.

Le groupe a également pris une option sur 25 appareils supplémentaires.

C'était la première commande d'A350 officialisée lors de la cinquantième édition du salon aéronautique du Bourget, qui s'est ouvert lundi au nord de Paris, grande foire biennale qui réunit tous les acteurs du secteur.

Dans la foulée, Airbus a annoncé que SriLankan Airlines commandait six Airbus A330 et quatre A350, pour 2,6 milliards de dollars au prix catalogue. Le contrat des A330 a été signé mercredi, celui des A350 doit être finalisé dans les quinze jours, a précisé le directeur commercial d'Airbus, John Leahy.

L'avionneur européen a ensuite confirmé une commande de 30 A350-900 par Singapore Airlines pour un prix catalogue de 8,6 milliards de dollars. La compagnie, qui a désormais commandé 70 A350 au total, a également pris une option pour 20 A350 supplémentaires qui pourraient être du modèle -900 ou du modèle -1000, la version allongée de cette appareil.

Cette commande avait déjà été annoncée par Singapore Airlines le 30 mai quand elle n'était encore qu'un protocole d'accord. Le contrat a été signé mercredi après midi, a indiqué le PDG d'Airbus Fabrice Brégier à l'AFP.

L'appareil, qui a effectué son premier vol vendredi dernier, a entamé le deuxième mercredi au départ de Toulouse (sud-ouest), selon le PDG de l'avionneur, Fabrice Brégier.

L'ombre de l'A350 pourrait s'étendre littéralement sur Le Bourget, avec un possible survol d'ici la fin du salon.

Le rival d'Airbus, le constructeur américain Boeing, a lui annoncé avoir vendu 30 moyen-courriers remotorisés B737 MAX à la compagnie de crédit-bail CIT, pour une valeur catalogue de 3 milliards de dollars.

Les loueurs d'avions s'imposent depuis le début du Bourget comme les grands pourvoyeurs de commandes pour les constructeurs.

Mais le constructeur de Seattle a également formalisé une importante commande Ryanair, pour 175 moyen-courriers 737-800 d'une valeur catalogue de 15,6 milliards de dollars, après l'aval donné mardi par les actionnaires de la compagnie à bas coûts.

Boeing a par ailleurs annoncé une accélération du calendrier de livraison de son moyen-courrier 737 MAX.

Le premier exemplaire de ce rival de l'A320neo sur le segment des avions de quelque 220 passagers, relativement peu gourmands en kérosène, sera livré au troisième trimestre 2017, et non au quatrième trimestre.

«Mettre en scène la compétition»

Les deux leaders du marché ont relativisé l'importance du comptage des commandes pendant le salon. Airbus a tendance à y regrouper ses annonces, contrairement à l'Américain, qui répète n'y voir «qu'une semaine sur 52 dans l'année».

«La bataille de chiffres entre Boeing et Airbus est plus une façon de mettre en scène la compétition», a déclaré Marwan Lahoud, directeur de la stratégie d'EADS, la maison-mère d'Airbus, au journal français Les Échos.

Dans les airs, la météo capricieuse n'a pas perturbé le ballet des aéronefs, qui a débuté à 11h00 GMT, sous un ciel clément à la mi-journée. Mais des orages menaçaient encore dans l'après-midi.

Le ciel plombé s'est déchiré tôt dans la matinée pour déverser des trombes d'eau sur le tarmac et les avions, à grand renfort d'éclairs et de coups de tonnerre, dispersant les participants à la recherche d'abris.