Embraer a entrepris de séduire Air Canada avec une nouvelle version de sa famille de biréacteurs régionaux E-Jets.

«Air Canada est en train d'analyser ses besoins pour l'avenir, a indiqué le président et chef de la direction d'Embraer Avions commerciaux, Paulo Cesar de Souza e Silva, dans une entrevue avec La Presse Affaires hier à Montréal, en marge du congrès de la Regional Airline Association (RAA). Nous avons un bon plan à proposer avec la deuxième génération d'E-Jets.»

Il a déclaré qu'Embraer était en contact constant avec Air Canada et que lui-même avait rencontré le président et chef de la direction du transporteur, Calin Rovinescu, et d'autres membres de la direction, il y a quelques semaines à Montréal.

L'analyse d'Air Canada porte sur le renouvellement de sa flotte d'appareils à fuselage étroit, qui comprend 88 appareils Airbus A319, A320 et A321 et 60 avions de la famille E-Jets, soit 45 appareils E190 (93 places) et 15 appareils E175 (73 places). Le transporteur examine les produits d'Airbus, de Boeing et d'Embraer, mais aussi la famille CSeries de Bombardier.

M. Silva a soutenu que la deuxième génération des E-Jets constituera une «évolution naturelle» pour les transporteurs qui, comme Air Canada, exploitent déjà des membres de la famille E-Jet. «Étant donné tous les points communs entre les deux, les investissements liés à la transition, notamment les coûts de formation, ne seront pas énormes», a-t-il déclaré.

Jusqu'ici, Embraer a donné peu de détails sur sa deuxième génération d'E-Jets. L'avionneur brésilien a annoncé le choix d'un moteur, la turbosoufflante à réducteur de Pratt&Whitney, soit un moteur de la même famille que celui qui équipera la CSeries. Il a également fait savoir que l'appareil aura une nouvelle aile optimisée. Les deux éléments devraient permettre à l'appareil de réaliser des économies de carburant «dans les deux chiffres» par rapport aux appareils existants.

Ces avions de deuxième génération devraient entrer en service en 2018.

La famille E-Jet n'est pas en concurrence directe avec le CS300, le plus gros membre de la famille CSeries avec 135 places, mais avec le plus petit, le CS100, avec 110 places.

M. Silva s'est cependant montré confiant. «La deuxième génération sera très concurrentielle», a-t-il lancé. Il a affirmé que les transporteurs s'intéressaient beaucoup à cette nouvelle version.

Les appareils d'Embraer entrent également en concurrence avec les biréacteurs régionaux de Bombardier, les CRJ. Or, il y a une semaine, Embraer a décroché à la barbe de Bombardier une commande d'United Airlines pour 30 appareils E175, assortie d'options pour 40 appareils additionnels. En janvier, l'avionneur brésilien avait décroché une commande pour 47 appareils E175, assortie d'options pour 47 appareils additionnels. L'acquéreur, le transporteur régional Republic Airways, exploitera les appareils sous la bannière American Eagle.

De son côté, Bombardier a obtenu de la part de Delta Air Lines une commande pour 40 CRJ900, assortie d'options pour 30 appareils de plus.

Il reste encore des commandes importantes à aller chercher chez d'autres transporteurs américains, comme American Airlines et SkyWest, a noté M. Silva.