Le constructeur aéronautique américain Boeing va réduire de 2000 à 2300 personnes les effectifs qui ont contribué au développement et à la mise en production de deux long-courriers, le 747 et le 787, ce dernier étant interdit de vol pour des problèmes de batterie.

Ces réductions d'effectifs comprendront 800 licenciements secs d'ici la fin de l'année, le reste sera constitué de départs naturels, de redéploiements et du non-remplacement de postes vacants qui auraient normalement dû être pourvus.

«Alors que les efforts de développement du 787 et du 747 arrivent à leur fin et que les problèmes (de production) sont en baisse, nous avons besoin de moins de ressources», selon un communiqué reçu par courriel.

En tout, «la division de fabrication et qualité de la branche d'aviation civile de Boeing prévoit une réduction d'effectifs de 2000 à 2300 personnes d'ici la fin de l'année» dans la région de Seattle, et principalement dans la base d'aviation d'Everett, ajoute le communiqué.

Un porte-parole de Boeing, Marc Birtel, a affirmé à l'AFP que ces réductions d'emploi n'avaient «rien à voir avec les problèmes de batterie du 787».

«Ces réductions d'effectifs concernent les activités de développement du 787, qui sont à présent terminées, et elles étaient prévues», a-t-il ajouté, alors que la production du 787 «est stable malgré les problèmes de batterie».

Le groupe a suspendu ses livraisons aux clients depuis l'interdiction de vol de l'appareil, mais il continue de produire 5 exemplaires du 787 par mois et compte monter à 10 par mois d'ici la fin de l'année.

M. Birtel avait indiqué fin février que le groupe prévoyait cette année dans l'ensemble de ses activités (aviation commerciale, défense et aérospatiale) des effectifs globalement stables avec des embauches dans certaines activités et des réductions par ailleurs.

Le Dreamliner est interdit de vol dans le monde, soit 50 appareils cloués au sol, depuis le 16 janvier, à la suite du feu qui s'est déclaré sur la batterie d'un de ces appareils appartenant à Japan Airlines le 7 janvier à Boston, et d'un second incident le 16 janvier au Japon qui a provoqué un atterrissage d'urgence.

Le groupe est par ailleurs en train de réduire ses effectifs dans son usine de Caroline du Sud où il fabrique le 787, mais ces départs concernent essentiellement des sous-traitants et le groupe s'est refusé à les chiffrer.

M. Birtel avait expliqué fin février que Boeing «fait des progrès et améliore sa productivité» sur la production du 787 et prévoit donc de «moins compter sur les sous-traitants».

Par ailleurs, le groupe s'est fait tancer par les autorités américaines de l'aviation dans le cadre de l'enquête sur les batteries.

Dans une missive datée de jeudi et consultée vendredi sur le site internet de la Commission américaine sur la sécurité des transports (NTSB), le directeur juridique de cet organisme, David Tochen, rappelle à son homologue de Boeing, Brett Gerry, «ses obligations en tant que partie dans l'enquête» gouvernementale sur le 787.

«Le fait que le groupe n'ait pas informé la NTSB du contenu de la conférence de presse tenue à Tokyo (le 15 mars) à l'avance est contraire à nos attentes de la part d'une société partie prenante à l'une de (nos) enquêtes», dénonce M. Tochen.

Le 15 mars à Tokyo, le directeur de la branche d'aviation civile de Boeing, Ray Conner, avait affirmé que le 787, surnommé le «Dreamliner», était un avion «absolument sûr» et que «la reprise des vols commerciaux (était) sans doute plus une question de semaines que de mois».