Le port de Montréal voit d'un bon oeil le projet d'inversion du flux du pipeline no 9, qui permettrait de transporter jusqu'à la métropole québécoise du pétrole des sables bitumineux albertains.

À l'heure actuelle, une bonne partie du pétrole consommé au Québec provient d'Afrique et de la mer du Nord et transite par le port de Montréal.

Enbridge [[|ticker sym='T.ENB'|]] souhaite inverser le flux du pipeline no 9, qui relie Sarnia (Ontario) à Montréal, afin d'approvisionner le Québec en pétrole albertain. À l'heure actuelle, l'oléoduc achemine du pétrole étranger de Montréal à Sarnia. Le projet, qui fait face à une vive opposition des environnementalistes, permettrait également d'exporter du brut albertain dans d'autres pays.

«Si le pipeline était inversé, nous aurions la capacité d'accueillir les bateaux qui viendraient s'approvisionner (en pétrole)», a expliqué jeudi la présidente-directrice générale de l'Administration portuaire de Montréal, Sylvie Vachon, en marge de la cérémonie de remise de la Canne à pommeau d'or.

La direction du port estime que l'inversion du pipeline pourrait accroître les volumes de produits pétroliers transbordés dans ses installations, et ce, même en tenant compte de la baisse à prévoir des importations de pétrole étranger.

En 2012, les volumes de produits pétroliers transitant par le port de Montréal ont diminué par rapport à l'année précédente, en raison principalement du temps doux qu'a connu le Québec entre janvier et mars.

Le trafic de conteneurs a également reculé - de trois pour cent -, conséquence du manque de vigueur de l'économie en Europe et aux États-Unis.

Selon les statistiques préliminaires, le port a manutentionné environ 28,4 millions de tonnes de produits divers en 2012, en légère baisse par rapport au record de 28,5 millions de tonnes enregistré en 2011.

Le port s'attend à ce que la situation demeure à peu près stable au cours des deux prochaines années.

«On ne croit pas que 2013 ou 2014 nous annoncent des croissances phénoménales pour le conteneur, il faut être réaliste», a affirmé Mme Vachon.

L'Administration portuaire a toutefois constaté que les ports de la côte Est américaine qui ont obtenu les meilleurs résultats au cours des dernières années sont ceux qui reçoivent beaucoup de conteneurs d'Asie. À l'heure actuelle, environ 15 pour cent du trafic du port de Montréal provient d'Asie.

La direction du port a donc décidé de retenir les services d'un représentant à Hong Kong afin de faire la promotion des installations montréalaises, qui sont méconnues du fait qu'elles ne sont pas situées en bord de mer.

«On doit montrer que notre grand avantage, c'est d'être à proximité des marchés», a noté Sylvie Vachon.

Le port estime que pour rejoindre le Québec, l'Ontario et le Midwest américain, il est avantageux pour les navires en partance de pays comme le Viêt Nam et l'Inde de passer par le canal de Suez, en Égypte, puis par le port de Montréal. Le trajet implique généralement un arrêt dans un port de la mer Méditerranée pour transborder la marchandise dans un bateau de plus petite taille, capable de circuler sur les eaux du fleuve Saint-Laurent.

Canne à pommeau d'or

Le port de Montréal a par ailleurs remis jeudi à l'Indien Deepinder Singh la Canne à pommeau d'or, un trophée décerné depuis 1840 au capitaine du premier navire océanique à atteindre le port de Montréal sans escale.

Le Mississauga Express, battant pavillon des Bermudes, a franchi à 1 h 12 jeudi la limite aval du port de Montréal, située à Sorel-Tracy. Le porte-conteneur exploité par l'armateur allemand Hapag-Lloyd avait quitté le port de Lisbonne le 24 décembre.