Après l'annonce récente de retards de production et une mise en garde de l'agence de notation Moody's, Bombardier(T.BBD.B) avait de bonnes nouvelles à partager en lien avec sa CSeries, hier. Le groupe québécois a signé une lettre d'intention avec un transporteur intéressé à acheter jusqu'à 30 appareils.

Un transporteur «des Amériques», qui préfère rester anonyme pour le moment, souhaite acquérir 12 avions de la future gamme CSeries, avec l'option d'en acheter 18 autres. Au prix actuel du modèle CS100, la commande pourrait totaliser 2,08 milliards US.

«Nous sommes enthousiastes devant la vague d'intérêt mondiale pour le programme d'avions CSeries», a déclaré Mike Arcamone, président, Bombardier Avions commerciaux, dans un communiqué publié en fin d'après-midi.

À l'heure actuelle, 15 transporteurs ont signé des contrats ou lettres d'intention en vue d'acquérir des appareils de la future gamme CSeries. Parmi ceux-ci, on compte des acteurs de taille comme Lufthansa et Korean Air.

Les engagements exprimés portent sur 382 appareils, dont 138 sont des commandes fermes. La gamme CSeries comprendra des avions de 100 à 149 places réalisés dans des alliages de métaux inédits, qui permettront de réduire la consommation de carburant jusqu'à 20%.

Bombardier a profité de l'annonce d'hier pour faire une mise à jour sur son programme de développement. Les ailes du premier avion d'essai de la CSeries sont en raccordement au fuselage à l'usine de Mirabel, au nord de Montréal. Le vol inaugural est prévu en juin prochain, a réitéré l'entreprise.

Retards

Bombardier avait soulevé des vagues le mois dernier en repoussant de six mois le vol inaugural de l'avion CS100, qui devait avoir lieu avant la fin de 2012. Ce contretemps entraînera des retards dans la livraison des premiers appareils aux transporteurs aériens qui en ont commandé, ont alors souligné des analystes.

Ces reports sont causés en partie par des problèmes avec le constructeur chinois du fuselage de la CSeries, qui a du mal à respecter ses engagements. En conséquence, Bombardier a dû rapatrier dans ses usines une partie du travail effectué par ce fournisseur. Certains analystes ont estimé que ce retard coûterait au moins 500 millions de dollars en frais additionnels à l'entreprise.

L'agence de notation Moody's a pour sa part indiqué qu'un nouveau retard de production était «possible». Si cela s'avérait, les coûts du programme de la CSeries, estimés à 3,4 milliards, pourraient bondir «significativement».

Moody's a fait passer les perspectives de Bombardier de «stables» à «négatives» en novembre dernier.

Le titre de l'entreprise a clôturé à 3,57$ hier à la Bourse de Toronto, en hausse de 0,6%. La valeur de l'action a reculé de 12% depuis le début de l'année.