Selon Bombardier Transport (T.BBD.B), la grève à son usine de La Pocatière ne devrait pas avoir d'impact sur la livraison des nouvelles voitures du métro de Montréal.

«Nous n'avons pas de problème à ce niveau-là, a assuré le porte-parole de Bombardier Transport, Marc Laforge, dans une entrevue téléphonique avec La Presse Affaires. Pour la STM (Société de transport de Montréal), on ne commencera pas la production de série avant un an.»

Toutefois, la reprise des négociations n'est pas pour demain.

Les 330 syndiqués de l'usine de Bombardier Transport à La Pocatière ont déclenché une grève générale illimitée hier matin, mais ils se sont dits prêts à poursuivre les négociations le jour même.

L'employeur a dit non.

«Actuellement, et au cours des jours à venir, nous nous concentrons sur la sécurisation du site étant donné que nous sommes devant une grève générale illimitée, a déclaré M. Laforge. Nous rappelons que ce sont eux qui ont déclenché une grève alors qu'il restait huit jours au calendrier de conciliation. C'est un peu contradictoire de nous dire: on fait une grève, mais on s'attend à ce que vous nous parliez.»

Il a indiqué que Bombardier prendra contact avec le conciliateur la semaine prochaine «pour voir s'il y a du nouveau».

Les employés de Bombardier Transport à La Pocatière, représentés par la Fédération de l'industrie manufacturière (FIM-CSN), sont sans contrat de travail depuis novembre 2011. Samedi dernier, ils ont voté en faveur de moyens de pression, incluant la grève, dans une proportion de 95,5%.

39 séances sans succès

Le président du syndicat, Mario Lévesque, a souligné que les représentants des deux partis s'étaient déjà rencontrés au cours de 39 séances de négociations.

«Ça a achoppé hier (mercredi) soir sur les questions de sous-traitance et de régime de retraite, a-t-il déclaré. Après 39 rencontres, nous avons moins que ce que nous avions la première journée lorsque nous sommes arrivés à la table de négociations. Si l'employeur nous avait donné des offres acceptables, ou quelque chose à négocier, nous serions peut-être restés assis.»

M. Laforge a affirmé que la décision syndicale de déclencher en grève avait été une surprise totale pour Bombardier.

«Nous faisions des avancées sur des éléments de sous-traitance et de régime de retraite et nous n'avions même pas encore discuté de nos offres globales, a-t-il soutenu. Je pense qu'il y avait un goût pour faire la grève.»

Première en 32 ans

Il s'agit d'une première grève en 32 ans pour les syndiqués de l'usine de La Pocatière. Ceux-ci soutiennent notamment que le contrat de fabrication des voitures du métro de Montréal va créer moins d'emplois que prévu à La Pocatière parce que Bombardier a recours à la sous-traitance. Les syndiqués parlent d'une promesse de 775 emplois, ce que rejette l'entreprise.

À l'heure actuelle, l'usine fabrique des caisses pour le train de banlieue du New Jersey Transit, des composants pour le métro de Toronto et des éléments de finition pour le métro de Chicago.

«Nous prenons les mesures nécessaires pour nous assurer que nous allons respecter les livraisons à nos clients tel que prévu», a affirmé M. Laforge, refusant toutefois de préciser ces mesures.

L'usine a également commencé à fabriquer une série de rames pilotes pour le métro de Montréal. La première livraison doit avoir lieu le printemps prochain. M. Laforge ne prévoit pas de délai pour l'instant.