Bombardier (T.BBD.B) débute ce mois-ci les essais sur les composantes-clé de ses appareils CSeries en prévision du vol inaugural de l'avion, prévu pour le mois de décembre.

«L'un des défis d'un programme aussi complexe que celui-ci est ce qu'on ne sait pas. La raison d'être des tests, c'est d'apprendre», a affirmé jeudi le président et chef de la direction, Pierre Beaudoin, lors d'une conférence téléphonique portant sur les résultats du second trimestre.

Les profits et revenus de Bombardier ont diminué au cours de cette période, alors que de nouvelles commandes en étaient toujours à la phase de démarrage. Mais le déclin correspond essentiellement aux attentes et le résultat de l'exercice correspondra à celui de l'an dernier, a indiqué la compagnie.

Les profits se sont établis à 182 millions de dollars US, comparativement à 211 millions pour le trimestre correspondant de l'exercice précédent.

Le résultat par action dilué se situait à 10 cents US, comparativement à 12 cents US lors de l'exercice précédent.

Les revenus ont totalisé 4,2 milliards, comparativement à 4,7 milliards l'année dernière. Les analystes attendaient des revenus de 4,6 milliards.

Pierre Beaudoin a affirmé que la phase des tests constituait une période excitante, alors que bon nombre de composantes font actuellement leur arrivée au Centre d'essai intégré des systèmes avion (CIASTA) de Mirabel. Des essais auront également lieu chez les fournisseurs des quatre coins de la planète.

Bombardier mettra à l'épreuve les appareils dans leur ensemble afin de s'assurer que les systèmes fonctionnent autant au sol qu'en vol. Le processus devrait s'étendre au-delà de la certification, dans environ 18 mois, pour être certain de la fiabilité des composantes.

«C'est le début d'une longue période qui devrait s'échelonner sur plusieurs années», a indiqué Pierre Beaudoin.

Parmi les composantes qui figurent au sommet de la liste de vérification de Bombardier se retrouve notamment le système de commande de vol électrique, qui sera utilisé pour la navigation des CSeries, des appareils qui comptent entre 110 et 149 sièges.

Ce sera la première fois que le troisième fabricant aéronautique en importance au monde construit un appareil en utilisant des contrôles exclusivement électroniques.

«Cela restera au sommet de notre liste pendant la période d'essais», a confirmé Pierre Beaudoin.

Même si Bombardier prévoit le vol inaugural pour décembre, le président et chef de la direction a dit qu'il considérerait un délai de trois à cinq mois pour être «à temps» en raison de la complexité de la tâche ainsi que des efforts et de la performance des autres fabricants.

Pierre Beaudoin a affirmé que l'enthousiasme des consommateurs face aux appareils était palpable, puisque l'économie d'essence qu'ils offrent est confirmée et que cela permet aux CSeries se rivaliser avec ses concurrents, qui dotent leurs appareils existants de nouveaux moteurs.

Les revenus trimestriels de Bombardier Aéronautique ont atteint 2,3 milliards de dollars US, comparativement à 2,1 milliards l'an dernier. Ceux de Bombardier Transport ont totalisé 1,9 milliard, comparativement à 2,7 milliards pour le trimestre correspondant de l'exercice précédent.

M. Beaudoin s'attend à ce que les revenus pour l'ensemble de l'exercice soient semblables à ceux de l'an dernier. Les experts relancés par Thomson Reuters s'attendaient à ce que les revenus de 2012 soient inférieurs de 200 millions à ceux de 2011.

«Comme prévu, nos revenus ont baissé au deuxième trimestre. Nous nous attendons toutefois à ce que les revenus pour l'ensemble de l'exercice soient semblables à ceux de l'an dernier», a dit M. Beaudoin.

«Chez Transport, la baisse des revenus est attribuable à l'achèvement de certains contrats importants tandis que de nouvelles commandes en sont toujours à la phase de démarrage. Nous avons continué de connaître un bon niveau d'activité, remportant 2,9 milliards $ de nouvelles commandes au cours du trimestre, principalement en Amérique du Nord et en Europe, a-t-il ajouté. Chez Aéronautique, les revenus pour le trimestre ont progressé pour s'établir à 2,3 milliards, contre 2,1 milliards l'an dernier, avec un total de 62 avions livrés, contre 56. Le volume de nouvelles commandes d'avions d'affaires a été solide et l'élan se poursuit pour les avions commerciaux, avec 174 commandes et autres ententes annoncées jusqu'ici cette année.»

On retrouve parmi ces contrats une entente de 7,3 milliards avec le transporteur NetJets pour 100 jets d'affaire Challenger et 175 options; une commande de WestJet [[|ticker sym='T.WJA'|]] pour 20 appareils Q400 et des options pour 25 avions de plus; et un contrat ferroviaire à San Francisco d'une valeur de 895 millions.

Bombardier compte 33 600 employés dans 24 pays.