Le salon aéronautique de Farnborough s'est ouvert lundi dans une relative morosité avec une seule commande géante évaluée à 7,2 milliards de dollars, annoncée par Boeing (BA), qui confirme ainsi l'intérêt des compagnies pour son futur 737 MAX.

La société américaine de location d'avions Air Lease Corporation (ALC) a acheté 75 moyen-courriers 737 MAX, version remotorisée du best-seller de l'avionneur américain qui concurrence l'Airbus A320neo.

«Nous commencerons à prendre livraison des premiers appareils MAX en 2018», a précisé le patron d'ALC, Steven Udvar-Hazy, qui, après avoir été très critique, a finalement été séduit par les modifications apportées par Boeing pour améliorer les performances de l'avion.

Il s'agit de la première commande du MAX par une société de location.

A ce jour, Airbus a recueilli plus de 1.400 commandes fermes pour le Neo, dont les premiers exemplaires sont attendus fin 2015, deux ans avant le MAX.

Avec la commande d'ALC, Boeing monte à 549 commandes fermes mais compte des centaines d'engagements à confirmer.

Le PDG d'Airbus, Fabrice Brégier, a promis que l'avionneur européen ne serait pas en reste.

«Il y aura de belles commandes mais il est prématuré de divulguer les noms des clients parce que les contrats sont encore en train d'être discutés», a-t-il déclaré à l'AFP.

«Cela nous consolidera sur notre objectif cette année qui est d'être autour de 650 commandes sur l'ensemble de l'année 2012», a-t-il ajouté. «Après plus de 1.400 en 2011, on devrait dépasser 2.000 commandes sur deux ans», a-t-il souligné.

Quelques heures plus tard, Airbus annonçait une commande de quatre A321neo par la deuxième compagnie israélienne Arkia Israeli Airlines, d'une valeur de 453 millions de dollars au prix catalogue.

À défaut de commandes spectaculaires, le directeur commercial d'Airbus, John Leahy, a annoncé le lancement d'une version améliorée de son long-courrier A330, dont la capacité d'emport sera portée à 240 tonnes pour mieux concurrencer le Boeing 787 Dreamliner.

«Concrètement (...), ce nouvel A330-300 pourra désormais relier Londres à Tokyo, Francfort au Cap, Pékin à Melbourne, Pékin à San Francisco, Kuala Lumpur à Paris et Los Angeles à Dublin», a ajouté l'avionneur.

John Leahy a précisé que «le design serait finalisé en 2013 et 2014 avant la mise en service prévue à l'été 2015».

Malgré la suprématie incontestée de Boeing et Airbus, d'autres constructeurs essaient de se frayer un chemin sur le marché lucratif des monocouloirs.

Et certaines compagnies n'hésitent pas à leur prêter main-forte.

Le groupe aérien International Airlines Group (IAG), maison-mère de British Airways et Iberia, a ainsi fait savoir lundi qu'il allait coopérer avec le constructeur chinois Comac pour l'aider à développer son futur moyen-courrier C919.

«Il est important pour nous de travailler avec tous les constructeurs pour nous assurer que les nouveaux avions satisfont nos compagnies aériennes et leurs clients», a expliqué une porte-parole d'IAG à l'AFP.

Le protocole d'accord entre le groupe aérien et Comac étend un précédent accord, datant de juillet 2010, qui concernait British Airways seule à l'époque.

Le C919, dont la version de base doit permettre le transport de 168 passagers sur 4075 km, sera le premier avion de ligne commercial de construction chinoise produit à grande échelle. Le début de sa commercialisation est prévu à partir de 2016.

IAG exploite pour l'instant des appareils d'Airbus, de Boeing et du brésilien Embraer.

L'équipementier Zodiac a pour sa part indiqué avoir signé un contrat pour le système de gestion de l'eau et de déchets de ce futur avion chinois.