Les entreprises intéressées à faire l'acquisition des actifs d'Aveos ont un délai additionnel pour déposer une offre.

FTI Consulting, contrôleur responsable de la faillite de l'ancienne filiale d'Air Canada, veut ainsi permettre aux intéressés de peaufiner leur dossier.

Les entreprises intéressées avaient jusqu'à hier midi pour présenter une offre préliminaire. FTI Consulting a proposé de reporter cette date limite au 6 juin pour les actifs d'Aveos liés à la maintenance des moteurs et du fuselage, et au 6 juillet pour la maintenance liée aux composants, comme les trains d'atterrissage.

Le fait que le contrôleur propose des dates limites différentes laisse présumer que les acquéreurs potentiels ne sont pas intéressés par l'ensemble des actifs d'Aveos, mais par un secteur en particulier.

FTI Consulting s'est fait avare de commentaires hier, indiquant seulement qu'elle était en discussion avec un certain nombre de parties intéressées et que la prolongation du délai pour déposer des offres devrait permettre de peaufiner certains détails.

Dans un rapport déposé plus tôt cette semaine à la Cour supérieure du Québec, le contrôleur a soutenu qu'une requête d'Air Canada avait créé l'incertitude au sein des entreprises intéressées aux actifs d'Aveos.

Air Canada a demandé à la Cour supérieure la permission d'annuler les contrats de maintenance qu'elle avait conclus avec Aveos. Le transporteur a fait valoir qu'Aveos n'était plus en mesure d'effectuer la maintenance de ses appareils, ce qui lui causait des dommages substantiels.

Air Canada a soutenu être incapable de conclure une entente à long terme avec un autre fournisseur de services de maintenance parce que les contrats avec Aveos étaient toujours officiellement en vigueur.

«On a avisé le contrôleur que les acquéreurs potentiels qui examinent présentement la possibilité d'acquérir une partie des activités d'Aveos, dont au moins un participe également à l'appel d'offres lancé par Air Canada, sont incertains quant à la façon de procéder puisque les deux processus ne sont pas alignés», a écrit FTI Consulting dans son rapport.

Selon le contrôleur, les créanciers craignent l'impact que cette incertitude pourrait avoir sur le processus de vente des actifs d'Aveos.

«Le contrôleur croit que l'entreprise a besoin de temps pour compléter son processus de vente, avec l'espoir que le résultat de ce processus constitue le meilleur résultat qui puisse être obtenu pour la majorité des parties intéressées, incluant Air Canada», a écrit FTI Consulting.

Par ailleurs, le comité québécois qui cherchait à trouver un acquéreur pour les actifs d'Aveos n'a toujours pas de dossier en main.

«Nous n'avons pas eu de demande d'aide financière», a déclaré la porte-parole d'Investissement Québec, Chantal Corbeil, dans une entrevue téléphonique avec La Presse Affaires.

Le Fonds de solidarité FTQ n'a pas non plus de projet dans le collimateur.

Le responsable des communications au Fonds de solidarité, Patrick McQuilken, a indiqué que l'organisme était intéressé à un investisseur stratégique, qui connaît bien le milieu de la maintenance.

«Les travailleurs d'Aveos ne seraient pas plus avancés si nous investissions maintenant, s'il y avait échec et si nous devions recommencer dans six mois», a déclaré M. McQuilken.

Aevos a fermé ses portes le 18 mars dernier, ce qui a entraîné la perte de 2600 emplois, dont 1800 à Montréal. Quelques jours plus tard, l'ancienne filiale d'Air Canada a déclaré faillite.