Alors que certains de ses concurrents tirent le diable par la queue, Sunwing demeure résolument profitable et prépare une nouvelle offensive sur le marché québécois. Le voyagiste entend augmenter de 30% sa capacité pour l'hiver 2012-2013.

Sunwing exploitera 11 avions au Québec à partir de Montréal, Québec, Bagotville, Sept-Îles et Val-d'Or, ce qui lui permettra d'offrir près de 400 000 sièges.

Le directeur exécutif de Sunwing au Québec, Sam Char, s'est défendu de créer un problème de surcapacité pour les destinations soleil.

«Ce n'est pas nous qui dictons la capacité, ce sont les consommateurs, a-t-il affirmé au cours d'une entrevue avec La Presse Affaires. Ce sont eux qui nous disent qu'ils veulent plus de destinations, plus de vols.»

M. Char a affirmé que depuis sa création, il y a neuf ans, Sunwing n'avait jamais perdu d'argent. Le voyagiste est une société à capital fermé, mais le géant du voyage britannique TUI Travel a pris une participation de 49% dans Sunwing en janvier 2010. Au cours du premier semestre de l'exercice 2012, TUI a indiqué que ses activités canadiennes avaient généré un profit de 20 millions de livres, soit 32 millions de dollars CAN. On peut donc estimer à environ 60 millions de dollars les bénéfices de Sunwing pour une année complète.

«Nous sommes les seuls à présenter une marge qui tourne autour de 6%, alors que nos concurrents, malgré tous leurs bons efforts, ont des marges de 1 à 1,5%, a affirmé M. Char. C'est assez exceptionnel, l'histoire de Sunwing, c'est presque unique dans l'industrie du loisir, des vols nolisés et des voyages-vacances.»

Il a attribué une partie de cette performance au fait que Sunwing était encore une jeune entreprise qui contrôlait rigoureusement ses dépenses, qui n'avait pas à gérer de structures coûteuses issues du passé et qui n'était pas syndiquée.

«Nous n'avons pas encore le défaut de l'âge, a-t-il déclaré. Nos collègues comme Transat et Air Canada ont des syndicats tellement puissants, depuis tellement longtemps, il y a parfois du laxisme envers le client.»

Il a ajouté qu'avec 2000 employés, dont près de 600 au Québec, Sunwing avait une structure légère.

«Nous n'avons pas de super vice-présidents, je n'ai pas de secrétaire», a-t-il affirmé.

La prise de décision peut donc se faire très rapidement, souvent à l'intérieur d'une même journée.

Chanteur occasionnel

Il a donné l'exemple de la chanson fétiche de Sunwing, C'est le temps des vacances, chantée par Pierre Lalonde, que le voyagiste utilisait dans sa publicité. Sunwing a payé tous les droits d'utilisation auprès des détenteurs américains de la chanson originale, mais Pierre Lalonde a récemment refusé de libérer les droits de sa version. Qu'à cela ne tienne, Sam Char a immédiatement décidé de chanter lui-même la version qui sera utilisée par Sunwing.

Le directeur exécutif a ajouté que la flotte de Sunwing était très jeune, donc peu énergivore.

«Lorsque le prix du carburant augmente, ça nous fait mal, mais ça fait encore plus mal aux autres transporteurs.»

Il a noté que le voyagiste n'utilisait qu'un seul type d'appareils, le Boeing 737, ce qui permettait de minimiser les coûts de formation des pilotes, du personnel de bord et des techniciens.

«Ça n'a l'air de rien, comme ça, mais ce sont des coûts astronomiques. «

M. Char a finalement fait valoir que le succès de l'entreprise était dû au fait que les clients revenaient encore et encore.

«Le client n'a rien à payer à bord, a-t-il soutenu. Nous avons été les premiers à offrir des vols vers le Sud à partir de plusieurs villes québécoises et les premiers à offrir des séjours flexibles de quelques jours à plusieurs semaines.»