Jean-Marc Eustache veut prendre les grands moyens pour remettre Transat (T.TRZ.B) sur la voie de la rentabilité, mais il n'est pas question de faire une «vente de feu» et de se départir d'éléments-clés de l'entreprise, comme Air Transat.

«Nous sommes en train de remettre en question toutes nos entreprises, tous nos services, toutes nos façons de faire, a déclaré le président et chef de la direction de Transat au cours de l'assemblée annuelle des actionnaires hier matin. Tout sera revu à la loupe.»

Transat a enregistré une perte nette de 29,5 millions de dollars au premier trimestre de 2012, comparativement à une perte nette de 13,4 millions au même trimestre de l'exercice précédent. Ces résultats sont en deçà des attentes des analystes. La hausse du coût du carburant a fait mal à l'entreprise, qui n'a pas été en mesure d'augmenter suffisamment les prix des billets pour compenser cette hausse.

L'action de catégorie B de Transat a plongé à 6,10$ en début de journée à la Bourse de Toronto, mais elle a regagné une bonne partie du terrain perdu pour finalement clôturer à 6,49$, une mince baisse de 1 cent par rapport à la veille.

«Clairement, nous ne sommes pas satisfaits de ces résultats», a déclaré le vice-président aux finances de Transat, Denis Pétrin, en conférence de presse à l'issue de l'assemblée, avant de préciser que la révision en cours ne devrait pas déboucher sur la vente de divers actifs.

«Nous avons un bilan très fort, très sain, notre niveau de liquidités est suffisant, contrairement à une entreprise qui serait inondée par les dettes et qui serait dans une opération pour trouver des liquidités le plus rapidement possible, a-t-il précisé. Nous regardons tous nos actifs, nous nous demandons si la rentabilité que nous en obtenons est suffisante. Si ce n'est pas adéquat, nous regarderons si nous pouvons le gérer différemment. Si ce n'est pas encore suffisant, nous regarderons si un changement de cap est nécessaire.»

Pour l'instant, les résultats pour le deuxième trimestre s'annoncent peu excitants.

«Notre capacité est sensiblement la même que l'année dernière à pareille date, a affirmé M. Eustache. Les ventes sont sensiblement les mêmes, le coefficient de remplissage est le même, nos prix sont supérieurs, mais équivalents au coût du carburant tel qu'il est aujourd'hui. Si tout est égal, on devrait avoir les mêmes résultats que l'été précédent.»

Toutefois, si le prix du carburant augmente encore, Transat devra essayer de hausser davantage ses prix. Encore faudra-t-il que les conditions de marché le permettent, ce qui n'a pas été le cas au premier trimestre.

«Il n'y a pas de surcapacité sur les grands marchés que sont la France et la Grande-Bretagne, c'est bon signe pour nous, a affirmé M. Eustache Aujourd'hui, je dirais que nous sommes relativement confiants, mais nous ne pouvons pas prédire l'avenir. Ce ne sera pas la grande année du siècle, ça, c'est sûr.»

Une proposition rejetée

Les actionnaires de Transat ont eu à se prononcer sur deux propositions présentées par Montrusco Bolton. Suivant les recommandations du conseil d'administration de Transat, ils ont accepté la mise en place d'un vote consultatif sur la rémunération des hauts dirigeants de l'entreprise, mais ils ont rejeté l'idée de scinder le rôle de président du conseil et de chef de la direction.

M. Eustache a indiqué jeudi qu'il était en faveur d'une telle séparation des rôles, mais après son départ de l'entreprise.