Les pilotes d'Air Canada (T.AC.B) ont accordé à leur syndicat le mandat de déclencher la grève, si nécessaire, bien qu'ils aient assuré ne pas avoir l'intention de se prévaloir de cette option tandis que se poursuivent les négociations avec le transporteur.

L'Association des pilotes d'Air Canada (APAC) a fait savoir mardi que pas moins de 97% des 3000 pilotes de la société aérienne qu'elle représente avaient voté en faveur d'un arrêt de travail, s'il le faut, afin de donner du poids à leurs demandes contractuelles.

L'APAC pourrait être en mesure de déclencher un arrêt de travail légal d'ici à vendredi. Cela signifie que le syndicat ou la partie patronale pourrait déclencher une grève ou imposer un lock-out à 72 heures d'avis.

Plus tôt en journée, Air Canada avait néanmoins indiqué que les voyageurs pouvaient continuer de réserver leurs vols, les négociations se poursuivant dans le cadre d'un nouveau processus de médiation visant à mettre un terme au différend qui oppose le transporteur à ses pilotes.

«Nos activités se poursuivent comme d'habitude», a affirmé dans un courriel le porte-parole de la société aérienne montréalaise, Peter Fitzpatrick.

«Les clients peuvent planifier leurs voyages et réserver en toute confiance», a-t-il dit.

Les négociations continuent et «nous avons confiance qu'une interruption sera évitée», a ajouté M. Fitzpatrick, faisant remarquer que le président et chef de la direction d'Air Canada, Calin Rovinescu, avait déjà indiqué que le transporteur n'avait nullement l'intention d'imposer de nouvelles conditions de travail ou de décréter un lock-out.

Air Canada a entretenu de difficiles relations avec ses employés, ces dernières années, alors qu'elle tentait de contrôler ses coûts afin de faire face à la hausse de ses factures de carburant et à l'impact d'une économie nord-américaine hésitante.

La ministre fédérale du Travail, Lisa Raitt, est de nouveau intervenue mardi dans le conflit entre Air Canada et ses pilotes. Elle a lancé une médiation de six mois après avoir prévenu les deux parties qu'un arrêt de travail irait à l'encontre des intérêts des Canadiens.

Mme Raitt a rencontré des représentants du transporteur et de l'APAC, lundi. Elle leur a indiqué que le gouvernement suivait «de près» l'évolution de leurs négociations.

«Nous croyons qu'un arrêt de travail à Air Canada va à l'encontre des intérêts des valeureux travailleurs canadiens, des entreprises canadiennes et de l'économie déjà fragile», a-t-elle déclaré par voie de communiqué en faisant l'annonce du nouveau processus de médiation.

Une précédente médiation de deux mois n'avait pas réussi à rapprocher les deux parties.

Toutefois, tant la compagnie que le syndicat ont indiqué n'avoir aucune intention d'aggraver la crise à court terme.

Mme Raitt a dit vouloir «encourager» les deux parties à s'entendre.

«Je continuerai de faire tout ce que je peux pour encourager les parties à parvenir à une entente qui protégera les intérêts des pilotes, d'Air Canada et des voyageurs», a affirmé la ministre Raitt.

«Le gouvernement croit aux principes de la libre négociation collective et il a mis les ressources du SFMC (Service fédéral de médiation et de conciliation) à la disposition des deux parties dans un effort en vue de les aider à conclure une entente négociée. C'est pourquoi nous avons offert aux parties les services d'un nouveau médiateur et prévu un processus d'une durée de six mois pour les aider à régler ce différend», a-t-elle ajouté.

Un professeur de l'Université de Toronto, Joseph Cruz, a estimé que Mme Raitt pourrait finir par ordonner un retour au travail des pilotes.

À la Bourse de Toronto, mardi, les actions d'Air Canada ont clôturé à 1,04 $, inchangées par rapport à leur précédent cours de clôture.