Air Canada faisait de plus en plus face à la possibilité d'un nouveau conflit de travail, jeudi, après que ses pilotes eurent entrepris un vote de grève en réaction à l'attitude du transporteur, qualifiée de «rigide» et perçue comme une façon de provoquer l'escalade dans leur conflit de travail.

Un mandat de grève, au terme des cinq jours de vote prévus, placerait les 3000 pilotes de la société aérienne en position de quitter le travail dès le 17 février.

Un vote de grève ne signifie pas que les pilotes prendraient l'initiative d'un arrêt de travail, mais il donnerait au syndicat la capacité de réagir à toute initiative unilatérale de la part de l'entreprise.

Dans une note transmise aux pilotes, le capitaine Gary Tarves, président de l'Association des pilotes d'Air Canada (APAC), a affirmé que la société aérienne demandait davantage de concessions et menaçait la carrière de chacun d'entre eux.

M. Tarves a également affirmé que la «position rigide» de la compagnie soulevait la possibilité qu'elle cherche tout simplement à gagner du temps, dans le cadre du processus en cours, afin qu'il y ait escalade.

Les pilotes ont indiqué que le transporteur avait rejeté leur proposition en faveur du report, jusqu'au 2 avril, de tout arrêt de travail ou lock-out, et de tout vote de grève jusqu'au 22 mars, au plus tôt.

Cette proposition aurait empêché la ligne aérienne de modifier les conditions de travail des pilotes, comme cela est possible en période de moyens de pression au travail.

De son côté, le président et chef de la direction d'Air Canada, Calin Rovinescu, a affirmé à des analystes, jeudi, que la société aérienne espérait encore la conclusion d'une entente négociée, en dépit de la fin de la période de conciliation, mardi.

«Nous sommes prêts à continuer à négocier au-delà de cette date et nous avons fait savoir à l'APAC que nous n'avions pas l'intention d'imposer la nouvelle convention collective à court terme», a-t-il déclaré durant une conférence téléphonique organisée afin de discuter des résultats financiers du quatrième trimestre et de l'exercice 2011 d'Air Canada.

La plus importante société aérienne au pays a annoncé avoir subi une perte nette de 60 millions $ au quatrième trimestre, malgré un profit de change de 114 millions $, comparativement au bénéfice net de 89 millions $ du quatrième trimestre de 2010, qui incluait un profit de change de 136 millions $ et une perte de valeur de 49 millions $ au titre d'appareils.

Les actions d'Air Canada [[|ticker sym='T.AC.B'|]] ont clôturé jeudi à 1,15 $ à la Bourse de Toronto, en baisse de 16 cents, soit un peu plus de 12 pour cent, par rapport à la veille.

La perte nette ajustée s'est établie à 64 cents par action, par rapport à une perte de 17 cents lors du trimestre correspondant de l'année précédente.

Les revenus d'Air Canada ont cependant légèrement progressé. Ils ont atteint 2,7 milliards $, comparativement à 2,6 milliards $ un an auparavant.

Les analystes consultés par Thomson Reuters avaient dit s'attendre à une perte nette ajustée de 50 cents par action sur des revenus de 2,7 milliards $.

Sur l'ensemble de l'exercice 2011, par ailleurs, Air Canada a enregistré une perte nette de 249 millions $, contre une perte nette de 24 millions $ en 2010.

La perte nette ajustée par action s'est établie à 72 cents, contre 58 cents l'année précédente.

Les revenus de l'exercice ont progressé pour atteindre 11,6 milliards $, par rapport à 10,8 milliards $ en 2010.