Alors que la division des avions commerciaux de Bombardier (T.BBD.B) a traîné la patte en 2011, la division des avions d'affaires a pris de l'altitude.

Bombardier Aéronautique a fait état hier de ses livraisons et de ses commandes pour l'exercice 2011. Toutefois, comme l'entreprise a modifié son année financière, la faisant se terminer le 31 décembre 2011 plutôt que le 31 janvier 2012, l'exercice 2011 ne compte que 11 mois. Il n'est donc pas facile de le comparer aux exercices précédents.

Mais ce changement permet de mieux faire ressortir la bonne performance de la division des avions d'affaires: en 11 mois, Bombardier a livré plus d'avions d'affaires et a obtenu presque deux fois plus de commandes, que pendant les 12 mois de l'exercice précédent.

C'est ainsi que Bombardier a livré 163 avions d'affaires en 2011, comparativement à 155 au cours de l'exercice précédent.

Cette performance a dépassé les attentes de l'analyste Cameron Doerksen, qui prévoyait la livraison de 148 appareils. «Alors que les livraisons des appareils de la famille Global sont très proches de nos prévisions, les livraisons de la famille Challenger et de la famille Learjet sont supérieures», écrit-il dans une note.

Les appareils Global, les plus luxueux du portefeuille de Bombardier, ont bien résisté pendant la récession de 2008-2009, alors que les plus petits avions, les appareils Learjet, ont connu plus de difficultés. Les données rendues publiques hier montrent cependant que la situation s'améliore peu à peu pour les familles Learjet et Challenger. C'est ainsi que Bombardier a enregistré 191 commandes nettes pour des avions d'affaires pendant les 11 mois de l'exercice 2011, comparativement à seulement 107 pour les 12 mois de l'exercice précédent.

En deçà des attentes

La situation est cependant beaucoup plus grise du côté des avions commerciaux. Bombardier n'a livré que 78 appareils pendant les 11 mois de 2011, comparativement à 97 au cours de l'exercice précédent. Le nombre de livraisons a diminué autant du côté des biréacteurs régionaux CRJ que des turbopropulseurs Q400.

Ces livraisons sont inférieures aux attentes de M. Doerksen.

Les commandes sont peu encourageantes: il n'y a eu que 4 commandes nettes pour les CRJ et 7 pour les Q400 en 2011, comparativement à 10 pour les CRJ et 43 pour les Q400 pendant l'exercice précédent.

Bombardier n'a pas fait de prévisions pour les livraisons de l'exercice 2012, préférant attendre la divulgation des résultats du quatrième trimestre, le 1er mars prochain.

«Nous croyons qu'il reste beaucoup d'incertitude au sujet de la cadence de production des avions régionaux, a avancé l'analyste Cameron Doerksen. Nous croyons qu'il y a un potentiel pour de nouvelles commandes pour le CRJ et le Q400, mais, si elles ne se matérialisent pas, il faudra baisser la cadence de production.»

L'action de catégorie B de Bombardier a bien réagi. Elle a gagné 15 cents pour clôturer à 4,64$ à la Bourse de Toronto hier, un gain de 3,3%.