À cause de la fermeture de la raffinerie Shell, le port de Montréal a bouclé en 2011 la meilleure année de son histoire.

«On est revenu à la croissance», a commenté la porte-parole du port, Michèle Beaubien.

Mais l'augmentation des importations de produits pétroliers a aussi causé des désagréments, sous la forme de déversements, qui sont à la hausse. Il s'agit toutefois de déversements mineurs, qui ont pu être récupérés avec des boudins, a précisé la porte-parole.

Le port de Montréal a reçu 2200 navires en 2011, dont 646 étaient chargés de produits pétroliers. C'est 149 pétroliers de plus qu'en 2010. Le port de Montréal est bien équipé pour faire face à cette augmentation importante des importations de produits pétroliers, selon sa porte-parole. Le trafic pourrait augmenter encore sans problème, a indiqué Michèle Beaubien.

La dernière meilleure année d'activités au port de Montréal avait été 2008, avec 27,8 millions de tonnes de marchandises. En 2010, ce tonnage a été de 2,4% plus élevé qu'en 2008, soit 28,5 millions de tonnes. Entre 2010 et 2011, le trafic total a augmenté de 10,1% au port de Montréal. C'est surtout grâce à l'augmentation des vracs liquides, et notamment des produits pétroliers, qui ont bondi de 32% en un an.

Cette hausse est directement liée à la fermeture de la raffinerie Shell de Montréal-Est, qui a cessé de raffiner du pétrole brut en octobre 2010 pour devenir un terminal de stockage de produits raffinés.

Ces produits (essence ordinaire, diesel, carburant d'avions) sont maintenant importés par bateau d'Europe et d'ailleurs. C'est d'ailleurs un pétrolier transportant des produits raffinés, le Seasprat, affrété par la société maritime German Tanker, qui a été le premier navire à entrer au port de Montréal en 2012.

Avant sa fermeture, la raffinerie de Shell utilisait du brut importé par pipeline depuis Portland, dans le Maine. Ce pipeline continue d'approvisionner la seule raffinerie encore en activité à Montréal, celle de Suncor (anciennement Petro-Canada).

Shell n'est pas la seule entreprise à importer des produits raffinés. Les indépendants comme Olco le font, et des raffineurs comme Ultramar le font aussi à l'occasion.

Les deux raffineries encore en activités au Québec, celles de Suncor et d'Ultramar, produisent plus que ce que la province a besoin. Ces surplus sont acheminés en Ontario, ce qui explique qu'une partie des besoins du Québec est fréquemment comblée par des importations.

Comparativement au vrac liquide, les autres catégories de marchandises ont connu une augmentation modeste en 2001. Les conteneurs qui transportent notamment le vin de la SAQ ont augmenté de 3,6%. Le vrac sec, une catégorie qui inclut le minerai, les céréales et le sucre, est en hausse de 7,1% par rapport à 2010.

Trafic de marchandises

Année / Total (en tonnes) / Variation annuelle

2009 / 24,5 millions / -12%

2010 / 25,9 millions / "5,7%

2011 / 28,5 millions / "10,1%