Le croisiériste américain Carnival chutait lourdement à la Bourse de New York mardi, pénalisé par le naufrage de son paquebot amiral Costa Concordia au large de l'Italie, au cours duquel au moins 11 personnes ont péri.

En début d'après-midi, les cours du numéro un mondial du secteur, coté à Londres et à New York, lâchait 13,75% à Wall Street, à 29,57$ le titre. La Bourse new-yorkaise était fermée lundi pour cause de jour férié aux États-Unis.

Le groupe Carnival [[|ticker sym='CCL'|]] contrôle le croisiériste italien Costa Crociere, propriétaire du navire naufragé.

«La chute semble être excessive à première vue, mais cela arrive à un moment où les affaires en Europe sont tumultueuses et les promotions (pour les croisières) sont nombreuses», ont observé les analystes du site Wall St 24/7.

L'accident intervient en effet au plus mauvais moment pour l'ensemble du secteur des croisières: l'hiver est en effet une période-clé pour les réservations du printemps et de l'été qui s'annonçaient déjà sous des auspices difficiles en raison de la crise dans la zone euro, après des années de hausse.

Il faut s'attendre dans l'immédiat «à des offres promotionnelles», ce qui va handicaper cette industrie, a avancé JPMorgan dans une note.

Les images de l'épave couchée sur le flanc après ce qui semble être une dramatique erreur d'appréciation du capitaine ont fait le tour du monde, et la réputation de Carnival -qui compte pour près de la moitié du marché mondial de la croisière- a d'ores et déjà été atteinte de plein fouet.

Dans un communiqué, Carnival a chiffré entre 85 et 95 millions de dollars l'impact immédiat sur ses comptes du naufrage du Costa Concordia.

En réaction, la banque JPMorgan a notamment abaissé la recommandation du groupe, de neutre à surévalué. L'institution prévoit désormais que l'action du groupe vaudra 30 dollars à la fin de l'année, contre 38 estimés précédemment.

Cette révision «est réaliste étant donné l'impact qu'un événement aussi tragique va avoir sur une consommation déjà faible (en particulier en Europe)», ont indiqué les analystes de la banque.

«La chute du titre reflète le sentiment du marché. C'est une réaction très habituelle au regard des incidents similaires qui ont eu lieu dans le passé», a toutefois tempéré Peter Cardillo, économiste en chef de Rockwell Global Capital.

Ce recul des cours «va durer plusieurs jours et pourrait s'accentuer si des développements négatifs ont lieu, comme par exemple une fuite de pétrole qui entraînerait une marée moire», a averti Mace Blicksilver, directeur du cabinet de gestion d'actifs Marblehead Asset Management.

Un tel scénario pourrait avoir des répercussions négatives sur l'ensemble du marché de la croisière, car «de nouvelles règles pourraient être décidées», a fait valoir l'analyste.

L'armateur américano-norvégien Royal Caribbean Cruises, principal concurrent de Carnival, reculait de 3,38% à 27,65$ , «alors qu'il n'a rien à voir» avec les déboires du propriétaire du Costa Concordia, a souligné Wall St 24/7.





Le marché des superyachts est en plein boom

Insensible à la crise, le marché des superyachts de luxe, des bateaux d'au moins 24 mètres de long, a vu ses ventes augmenter de 29% en 2011, selon des chiffres publiés mardi par Boat International.

Au total, 263 superyachts de plus de 24 mètres, qui sont souvent de véritables palaces flottants avec des aménagements de grand luxe, ont été vendus en 2011, contre 204 en 2010, précise le magazine spécialisé dans un communiqué.

Fraser Yachts est le leader du secteur, avec 17% des parts de marché et 45 transactions concernant des superyachts, suivi par Camper & Nicholsons (33 ventes), précise Boat International.

A la troisième place de ce classement 2011 figure Northrop & Johnson (29 ventes), suivi par Ocean Independence (26), Merle Wood (25), IYC (23), Nirgess (21) et Edmiston (16).

«Il est clair qu'il y a toujours de l'argent dans ce marché de luxe et les gens continuent à acheter», a commenté le directeur du marketing de Fraser Yachts, Patrick Coote, cité dans le communiqué présentant ces résultats.