Les débardeurs du port de Montréal n'ont pas chômé en 2011: après deux années difficiles, le trafic de marchandise y a repris du poil de la bête en 2011, dépassant même son niveau record de 2008.

Selon les données préliminaires de l'administration portuaire, le volume total de fret a augmenté de 9% pendant l'année, pour s'établir à un peu plus de 28 millions de tonnes, le meilleur résultat de son histoire.

«2011 devient la nouvelle année record au port de Montréal», s'est réjouie la présidente-directrice générale, Sylvie Vachon.

Les bons résultats de l'administration portuaire sont surtout attribuables à un bond spectaculaire de 30% de la manutention de vrac liquide, passée à neuf millions de tonnes l'année dernière. Les hydrocarbures constituent l'essentiel de cette augmentation.

En 2011, 12 millions de tonnes de marchandises sont arrivées à Montréal en conteneurs, en augmentation de 3% par rapport à 2010. Quelque 1,2 millions «d'équivalents vingt pieds» y ont été manutentionnés, un saut de 4% en un an.

Le secteur du conteneur représente 43% des activités du port de Montréal.

Six millions de tonnes de vrac solide sont passés par le port l'année dernière, un résultat en augmentation de 4% par rapport à 2010.

Seule ombre au tableau: le nombre de passagers accueillis a diminué d'environ 6% en 2011, selon Mme Vachon. Sur la quarantaine de paquebots qui s'arrêtent à Montréal chaque année, trois ont dû annuler leur escale en raison d'un niveau d'eau trop élevé, suite à des précipitations abondantes.

L'Europe du Nord, qui comprend le Royaume-Uni et la France, a représenté presque la moitié des activités du port de janvier à septembre, devant la zone Méditerranée, à 18%.

Après une perte nette de 8,6 millions en 2010, Mme Vachon s'est dit confiante de voir le Port de Montréal améliorer ses résultats financiers pour 2011.

«Notre situation va être meilleure au niveau financier cette année, a-t-elle promis. On va dégager un bénéfice d'opération.» Mme Vachon a toutefois refusé de promettre un retour à l'équilibre global. Les résultats financiers seront annoncés au printemps.

Par ailleurs, la PDG du Port a affirmé qu'elle faisait tout en son pouvoir pour lutter contre les trafiquants qui utilisent ses quais comme porte d'entrée en Amérique du Nord. Mardi, le quotidien La Presse révélait que 75% de la drogue arrivant au Canada par la voie des mers passerait par le Port de Montréal, selon des documents fédéraux.

«Je crois qu'on est de très bons collaborateurs de la GRC et des douanes», a-t-elle fait valoir. «Il y a 350 caméras qui sont en fonction 24 heures par jour, donc la GRC a accès à toutes nos images. On est un port entièrement clôturé sept pieds de haut. Je pense qu'à ce titre, on fait le maximum de collaboration.»

Canne à pommeau d'or

Un pétrolier allemand, le Seasprat, a obtenu la 173e canne à pommeau d'or. Il est entré au port de Montréal lundi en début de soirée, après avoir pris la mer à partir de Rotterdam, aux Pays-Bas, le 20 décembre. Le capitaine Jendrik Fuerstenberg, qui en était à son premier périple à la barre d'un grand navire, a reçu la distinction mardi.

La canne à pommeau d'or est remise chaque année au premier navire océanique à avoir atteint le port de Montréal sans escale.