La crise européenne n'a pas eu d'impact majeur sur Bombardier Transport jusqu'ici.

«Pour le moment, nous ne voyons pas de changement dans les appels d'offres qui étaient prévus, mais nous suivons de près l'incertitude économique générale», a déclaré hier le président et chef de la direction de Bombardier, Pierre Beaudoin, au cours d'une téléconférence dans le cadre de la divulgation des résultats du troisième trimestre.

Il a précisé que les grands clients européens de Bombardier Transport, l'Allemagne, la Grande-Bretagne et la France, n'avaient pas modifié leurs intentions en fait de nouveaux projets et d'exercice d'options.

«Si vous considérez l'âge du matériel roulant, vous voyez qu'il y a un grand besoin de remplacement, a déclaré M. Beaudoin. Ces produit sont utilisés par la population tous les jours. Il y a donc beaucoup de pression pour accroître l'offre en transport en commun et pour remplacer du matériel qui peut avoir plus de 30 ans dans certains cas.»

Il a indiqué que l'Espagne, la Grèce, le Portugal et l'Irlande n'avaient jamais été des marchés pour Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]]. L'entreprise n'y a pas de matériel roulant.

«En Espagne, nous nous concentrons sur la signalisation, a-t-il ajouté. La crise pourrait avoir des effets, mais nous voyons quand même des appels d'offres dans le domaine de la signalisation.»

Bombardier est plus active du côté de l'Italie, un pays au coeur de la crise européenne.

«Nous travaillons sur un train à grande vitesse pour Trenitalia, mais ils nous ont confirmé qu'ils avaient besoin de ce train et que la situation économique ne devrait pas influencer sa livraison, a déclaré le grand patron de Bombardier. Nous travaillons aussi sur des locomotives et ils nous ont confirmé qu'ils en avaient également besoin.»

L'aéronautique touchée

M. Beaudoin a toutefois indiqué que les conditions économiques difficiles en Europe et en Amérique du Nord avaient eu un impact sur Bombardier Aéronautique, surtout en aviation régionale. «Cela nous amène à offrir nos produits sur les marchés en développement, a-t-il déclaré. C'est très compétitif, mais je pense que nous avons la bonne stratégie, surtout parce que nous offrons de grands avantages concurrentiels.»

Il a expliqué que le CRJ1000 de Bombardier consommait 16% moins de carburant que son concurrent, l'ERJ190 d'Embraer.

«Dans les marchés en développement, où les marges sont peu élevées, cela nous donne un immense avantage, a-t-il soutenu. Je pense que nous sommes bien positionnés.»

Il n'en reste pas moins que, depuis le début de l'exercice, Bombardier n'a enregistré que six commandes pour des turbopropulseurs Q400 et quatre commandes pour des biréacteurs CRJ. M. Beaudoin croit toutefois qu'il ne devrait pas être nécessaire de réduire encore la cadence de production des avions régionaux.

«Avec les commandes que nous avons et avec celles sur lesquelles nous travaillons, nous sommes à l'aise avec le niveau de production de l'années prochaine, a-t-il déclaré. Mais il faudrait que certaines de ces discussions aboutissent bientôt.»

Du côté de l'aviation d'affaires, la situation en Europe ressemble à ce qui se passe ailleurs: les gros appareils luxueux, comme le Global Express, se vendent bien, mais c'est plus difficile du côté des plus petits appareils, comme le Learjet 45.

Les résultats de Bombardier ont légèrement dépassé les attentes au troisième trimestre: ses revenus ont augmenté de 16% pour atteindre 4,6 milliards US. Le bénéfice est passé de 8 à 11 cents US par action.

L'action de catégorie B de Bombardier a gagné 20 cents pour clôturer à 3,98$ à la Bourse de Toronto hier, soit un gain de 5,3%.