TransForce (T.TFI) s'attend à supprimer des centaines d'emplois au sein des activités de Loomis, espérant ainsi limiter les pertes du groupe qu'il a récemment acquis et le remettre sur le chemin de la rentabilité d'ici le début de l'an prochain.

La société de livraison et de transport a éliminé quelque 50 postes administratifs et se prépare à investir jusqu'à 10 millions pour de nouvelles technologies qui devraient améliorer l'efficacité des activités dont il s'est porté propriétaire.

Le chef de la direction de TransForce, Alain Bédard, ne sais toujours pas quelle proportion de l'effectif de 2500 employés de Loomis devra être sacrifiée.

«Ce qui est certain, c'est que de nouvelles mises à pied s'en viennent, parce nous ne pouvons pas nous permettre de perdre de l'argent», a indiqué mardi M. Bédard lors d'un entretien suivant la publication de ses résultats du troisième trimestre.

«Nous allons leur donner de meilleurs outils pour qu'ils soient plus efficaces et en bout de ligne, cela fera en sorte que moins de personnes travailleront avec nous.»

Les activités canadiennes de DHL Express, rachetées en juin, ont perdu 3,1 millions au cours du plus récent trimestre. Mais M. Bédard espère que cette filiale cessera bientôt de perdre de l'argent et rapportera un léger profit au début de 2012.

«TransForce est une machine très fine. Lorsque nous prenons une compagnie comme Loomis, il y a beaucoup de gras. Pour être efficace, nous allons devoir réduire sa taille», a expliqué M. Bédard, ajoutant que les réductions de membres du personnel avaient aussi lieu dans le cadre de l'intégration de Dynamex.

Bénéfice en baisse, mais supérieur aux attentes

TransForce a affiché un bénéfice en baisse de 22 % pour son troisième trimestre, les éléments hors-exploitation ayant pesé plus lourd que les gains réalisés par l'entremise des acquisitions et de la croissance interne.

TransForce a fait état d'un bénéfice de 19,3 millions, soit 20 cents par action, pour le trimestre terminé le 30 septembre. En comparaison, il avait engrangé un an plus tôt 24,7 millions, soit 26 cents par action.

Le bénéfice ajusté, qui exclut les éléments non récurrents comme la juste valeur des produits dérivés et l'impact des taux de change, a grimpé à 33,3 millions, ou 35 cents par action. Il s'agit d'une croissance de 49 % par rapport à celui de 22,3 millions, ou 23 cents par action, du troisième trimestre de 2010.

Les analystes tablaient en moyenne sur un bénéfice ajusté de 27 cents par action, à partir de revenus de 699 millions.

Les revenus ont avancé de 49 % par rapport à l'an dernier et atteint 743 millions au plus récent trimestre, grâce à l'impact des acquisitions et de la croissance interne.

L'analyste Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux, a estimé que les résultats surpassaient les attentes essentiellement grâce à la solide performance de ses services dans le secteur de l'énergie.

«TransForce continue à se concentrer sur l'optimisation de l'efficacité d'exploitation (particulièrement aux États-Unis) malgré les incertitudes économiques. Les priorités à court terme comprendront l'amélioration de la rentabilité chez Dynamex et Loomis Express (DHL Express), ainsi que la réduction de la dette», a écrit M. Poirier dans un rapport.

TransForce a racheté la société texane Dynamex en décembre 2010 pour 248 millions US.

DHL Express Canada ajoutera plus de 275 millions en revenus bruts, mais a coûté moins de 25 millions parce que son fonctionnement repose largement sur le recours à des propriétaires-exploitants de camions.

M. Bédard ne compte pas sur une grande croissance des revenus l'an prochain, sauf pour le secteur du pétrole et du gaz naturel, en Alberta et dans les rocheuses américaines.

«Nous sommes confiants d'avoir une année 2012 qui sera probablement similaire à 2011 en raison de ce que nous savons aujourd'hui, et nous allons faire mieux parce que nous serons plus efficaces.»

Entre-temps, la société prévoit une croissance de ses livraisons pour les grands détaillants compte tenu de l'arrivée au Canada de nouveaux joueurs déjà établis sur le marché américain, comme Target.

Le secteur du détail représente plus de 20 % des revenus d'ensemble de TransForce, soit quelque 500 millions. M. Bédard aimerait voir ce chiffre grimper à environ 25 %.

TransForce offre des services de livraisons de colis, de transport par camion et de logistique à travers le Canada.

L'action de TransForce reculait mardi après-midi de 16 cents à la Bourse de Toronto, et s'échangeait à 11,87 $.