Bombardier Transport refuse de s'avouer vaincue à Honolulu.

L'entreprise a déposé jeudi dernier un appel à la Cour d'appel intermédiaire d'Hawaii pour contester l'attribution d'un contrat de 1,4 milliard US à la société italienne Ansaldo pour un projet de train léger automatisé.

L'Honolulu Authority for Rapid Transportation (HART) a éliminé Bombardier à la toute fin du processus d'appel d'offres, en mars dernier. La Ville d'Honolulu a expliqué que le fabricant canadien avait inscrit dans son offre une condition inacceptable au sujet des responsabilités des parties. Bombardier a répliqué qu'elle avait bel et bien ajouté une phrase dans sa proposition, mais qu'il s'agissait d'une clarification et non pas d'une condition.

Confusion

Le vice-président du développement des affaires de Bombardier Transport USA, Andrew Robbins, a soutenu dans une lettre aux administrateurs de HART que l'entreprise avait simplement voulu «clarifier une disposition de l'appel d'offres qui était mal libellée».

Bombardier a soutenu que sa proposition était moins dispendieuse que celle d'Ansaldo et qu'elle répondait davantage aux attentes techniques d'HART. La valeur de la proposition de Bombardier n'atteignait que 1,16 milliard US pour la fabrication des 80 voitures et l'exploitation du système, alors que celle d'Ansaldo se montait à 1,39 milliard US. Une troisième offre, présentée par la société japonaise Sumitomo, atteignait 1,45 milliard US.

Sumitomo a également protesté contre le choix d'Ansaldo, affirmant qu'HART n'avait pas pris en compte le coût du projet sur l'ensemble de sa vie. La société japonaise ne s'est cependant pas montrée aussi tenace que Bombardier.

L'entreprise canadienne a contesté la décision d'Honolulu devant le responsable de la Ville d'Honolulu, le département du Commerce et des affaires de consommation de l'État d'Hawaii et la Federal Transit Administration, avant de se présenter devant la Cour de circuit de l'État d'Hawaii.

Il y a un mois, la juge Rhonda Nishimura, de la Cour de circuit, a rejeté l'appel de Bombardier. Elle a statué qu'Honolulu avait rejeté à bon escient la proposition du fabricant canadien.

M. Robbins a toutefois soutenu que la Cour de circuit s'était essentiellement basée sur des questions de procédures pour rejeter les arguments de Bombardier. L'entreprise n'a donc pas eu «la possibilité de fournir des preuves et des témoignages pour expliquer ce qui s'est réellement passé tout au long du processus d'appel d'offres».