La décision rendue récemment par un arbitre fédéral a peut-être ouvert la voie à une entente relativement à la question du régime de retraite chez Air Canada, mais elle ne représente pas nécessairement une solution pour d'autres compagnies canadiennes, a affirmé lundi un représentant syndical.

L'arbitre fédéral Kevin Burkett a rendu une décision quant au différend sur le régime de retraite qui était l'une des raisons principales de la grève des préposés du service à la clientèle d'Air Canada, au cours de l'été. Il a fait le choix d'un régime en partie à cotisation déterminée et en partie à prestations déterminées.

L'économiste Jim Stanford, du syndicat des Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA), a indiqué que le fait que le syndicat ait obtenu le droit de maintenir le régime de retraite à prestations déterminées s'appliquant aux nouveaux employés embauchés à Air Canada rendait plus difficile pour le transporteur de continuer de demander un passage complet à un système à cotisation déterminée.

Si les autres syndicats d'Air Canada (TSX:AC.B) trouvent la décision acceptable, la question pourrait être retirée de la liste des sujets litigieux, a affirmé M. Stanford en entrevue.

Le dirigeant du syndicat représentant les pilotes d'Air Canada, le capitaine Paul Strachan, a indiqué lundi ne pas encore avoir étudié le jugement en détail, de sorte qu'il n'était pas en mesure de se prononcer sur son éventuel impact sur les membres.

M. Strachan a cependant ajouté que le syndicat surveillait «avec intérêt» tout développement relatif à la question du régime de retraite.

Le transporteur montréalais a refusé de faire quelque commentaire que ce soit quant à l'impact de la décision au chapitre des finances ou encore à celui de ses négociations avec les autres groupes de travailleurs.

La société aérienne souhaitait que les nouveaux employés soient soumis à un régime de retraite à cotisation déterminée plutôt qu'à un régime de pension à prestations déterminées.

«Dans plusieurs autres secteurs, je crois que (la formule hybride) est une solution sensée», a affirmé Claude Lamoureux, ancien dirigeant du Régime de retraite des enseignants de l'Ontario Teachers.

Bien qu'il y ait plusieurs variations possibles de la formule hybride, l'ancien conseiller spécial de l'Institut canadien des actuaires a souligné que les employés s'en tireraient beaucoup mieux qu'avec un système unique à cotisation déterminée.

M. Lamoureux prédit que les syndicats et les compagnies se pencheront désormais sur les systèmes hybrides plutôt que de plonger directement dans les régimes à cotisation déterminée.

La représentante nationale des Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA) pour les régimes de retraite, Jo-Ann Hannah, a fait valoir que l'influence sera grande pour les travailleurs voulant résister au plan à cotisation déterminée pour les nouveaux employés ou pour eux-mêmes.

Mais elle a ajouté que les régimes hybrides ne deviendront pas nécessairement une nouvelle norme car le compromis concernant les préposés du service à la clientèle d'Air Canada avait été fait dans les circonstances particulières de la menace d'une loi fédérale de retour au travail.