Bombardier (T.BBD.B)a encaissé deux mauvaises nouvelles cette semaine, une du côté des transports, l'autre du côté de l'aéronautique.

La juge Rhonda Nishimura, de la Cour de circuit de l'État d'Hawaii, a rejeté mardi un appel placé par Bombardier Transport et a confirmé l'attribution d'un contrat de 1,4 milliard de dollars à la société italienne Ansaldo pour un projet de train léger automatisé.

«Le jugement de la Cour de circuit nous déçoit et nous frustre parce que nous croyons que la loi sur les approvisionnements de l'État d'Hawaii nous donne raison», a fait savoir le vice-président de Bombardier Transport USA, Andrew Robbins, dans une déclaration remise aux médias.

Il a affirmé que la Cour s'était essentiellement basée sur des questions de procédure pour rejeter les arguments de Bombardier, ce qui n'a pas donné à l'entreprise «la possibilité de fournir des preuves et des témoignages pour expliquer ce qui s'est réellement passé tout au long du processus d'offres».

La Ville d'Honolulu a disqualifié la proposition de Bombardier en mars dernier parce que le constructeur canadien aurait posé une condition inacceptable en ce qui concerne les responsabilités des parties. Bombardier a toujours combattu cette interprétation, affirmant qu'elle avait ajouté une phrase dans sa proposition pour «clarifier une disposition de l'appel d'offres qui était mal libellée», et non pas pour poser une condition.

Bombardier avait contesté cette disqualification devant le responsable de l'approvisionnement de la Ville d'Honolulu, puis devant le département du Commerce et des affaires de consommation d'Hawaii, sans succès.

«Il est dommage que la proposition de Bombardier ait été écartée et qu'elle n'ait même pas été considérée par la Ville, parce qu'il s'agissait de la proposition la moins chère et qu'elle répondait davantage que les autres aux critères techniques et administratifs présentés, a affirmé M. Robbins. Le projet de Bombardier aurait mieux servi les contribuables et les passagers.»

De son côté, la Ville d'Honolulu a salué sa victoire devant les tribunaux.

«La décision confirme le fait que notre processus d'appel d'offres a été mené correctement, dans le respect des lois de l'État, a fait savoir le directeur général par intérim d'Honolulu Authority for Rapid Transportation (HART), Toru Hamayasu, par voie de communiqué. À chaque étape du processus d'appel, les pratiques d'approvisionnement de la Ville ont été confirmées.»

Bombardier Transport pourrait encore en appeler de la décision de la juge Nishimura, mais l'entreprise n'a pas encore pris de décision à ce sujet.

Autre tuile sur la CSeries

Bombardier Aéronautique a également subi un revers aux États-Unis mardi lorsque le président de Delta Air Lines, Ed Bastian, a déclaré qu'il n'avait pas l'intention de commander d'appareils de la taille de la CSeries dans un proche avenir.

En janvier dernier, Delta avait fait savoir qu'elle entendait commander de 100 à 200 appareils à fuselage étroit pour remplacer ses avions vieillissants. Le transporteur possédait des Airbus A320 et des Boeing 757, mais également 34 appareils DC-9. Ces derniers avions, de la taille de la CSeries, avaient un âge moyen de 32 ans. Le chef de la direction de Delta, Richard Anderson, s'était montré intéressé à la CSeries et à son moteur, le turbo-soufflante à réducteur de Pratt&Whitney.

Il y a un mois, le transporteur américain a finalement passé une commande pour 100 appareils Boeing 737, sans préciser s'il entendait commander plus tard des appareils un peu plus petits, de la taille de la CSeries.

Au cours d'une conférence organisée mardi par la Deutsche Bank, le président de Delta, M. Bastian, a affirmé qu'il ne parlera pas de nouvelles commandes avant «une couple d'années».

Bombardier n'a pas manifesté d'inquiétude hier.

«Delta est un de nos clients, nous sommes toujours en discussion avec eux au sujet de possibilités pour l'avenir», a déclaré la porte-parole de Bombardier Aéronautique, Haley Dunne, au cours d'une entrevue téléphonique avec La Presse Affaires.

Elle n'a toutefois pas voulu dire si ces discussions portaient sur la CSeries ou sur les avions régionaux de Bombardier.

L'action de catégorie B de Bombardier a perdu 6 cents hier pour clôturer à 4,20$ à la Bourse de Toronto.