Le petit aéroport de Bromont veut suivre l'exemple de Plattsburgh et Burlington et offrir une solution de rechange à l'aéroport Montréal-Trudeau.

«Nous voulons offrir des vols de passagers afin de permettre aux résidants de la région, de la Rive-Sud à Sherbrooke, d'éviter totalement Montréal, a déclaré le directeur général de la Régie aéroportuaire régionale des Cantons-de-l'Est (RARCE), Robert Blais, dans une entrevue avec La Presse Affaires. La circulation est un cauchemar et les infrastructures sont douteuses. C'est plus qu'une simple question de délais: de plus en plus de gens ont peur de franchir les ponts.»

Étude

La RARCE est sur le point de commander une étude de marché pour vérifier ses hypothèses. Mais, selon M. Blais, plusieurs citoyens ont déjà fait savoir qu'ils étaient très intéressés à l'idée de partir de Bromont pour aller au Canada ou aux États-Unis.

Outre la question de la circulation, ils invoquent les délais interminables pour passer à la sécurité à l'aéroport Montréal-Trudeau, la difficulté de stationnement et la nécessité de se présenter trois heures d'avance en raison de l'achalandage de l'aéroport.

M. Blais a fait remarquer qu'environ un million de personnes vivent entre le pont Champlain et Sherbrooke.

«Le potentiel est là, a-t-il affirmé. Nous voulons faire une étude de marché et monter un dossier que nous allons présenter aux transporteurs, comme Air Canada, WestJet et Porter.»

Il a noté que les aéroports de Plattsburgh et Burlington avaient connu une croissance intéressante en grugeant la clientèle de Montréal-Trudeau. Il a aussi donné l'exemple de l'aéroport d'Abbotsford, en Colombie-Britannique, situé à environ une heure de Vancouver.

«WestJet a commencé par offrir un vol vers sa plaque tournante de Calgary, mais, maintenant, elle offre des vols directs vers Toronto ou Montréal, a indiqué M. Blais. Je vois un parallèle entre Abbostford et notre aéroport.»

L'aéroport régional de Bromont a été créé dans le cadre d'un partenariat entre trois municipalités des Cantons-de-l'Est, Bromont, Granby et Cowansville. Pour l'instant, le trafic est plutôt léger, mais sa piste peut accueillir des Boeing 737.

Le cas de Saint-Hubert

Il y a quelques années, l'aéroport de Saint-Hubert a essayé d'attirer des transporteurs commerciaux, comme Porter Airlines, sans succès. Sa croissance est maintenant menacée par une opposition organisée, qui souffre du bruit du trafic aérien, et notamment celui des écoles de pilotage.

«Nous n'avons pas les problèmes que l'aéroport de Saint-Hubert a avec les résidants, a affirmé M. Blais. Cet aéroport est situé au coeur de la ville de Saint-Hubert alors que nous sommes situés dans un parc industriel. Il n'y aura pas d'opposition à notre projet.»

Pourtant, un blogue d'opposition au projet de la RARCE a fait son apparition sur l'internet lundi. L'auteur, qui ne s'identifie pas, craint que le projet ne vienne briser la sérénité de la région.

«Voulons-nous vraiment d'un aéroport international qui transformera notre belle région en un grand centre aux routes achalandées? D'avions qui bourdonneront à longueur de journée dans nos oreilles et celles de nos enfants?», écrit-il.

À la fin de l'après-midi hier, une seule personne avait laissé un commentaire sur le blogue, une citoyenne qui s'opposait également au projet.

M. Blais a affirmé qu'il y avait effectivement une ou deux personnes qui s'étaient opposées jusqu'ici, des gens qui habitaient au bout de la piste.

«La majorité des gens que je rencontre sont favorables», a-t-il affirmé.