Transat a perdu de l'argent au troisième trimestre, elle a perdu deux dirigeants importants et elle pourrait bientôt perdre des employés.

L'action de catégorie B, quant à elle, a perdu 74 cents à la Bourse de Toronto pour clôturer à 7,25$, soit une dégringolade de 9,3%. En décembre dernier, le titre avait atteint 19,97$.

L'entreprise a divulgué hier des résultats bien inférieurs aux prévisions des analystes. Le voyagiste a bien enregistré une augmentation de 8% de son chiffre d'affaires pour atteindre 937 millions de dollars, mais les analystes s'attendaient à un chiffre d'affaires de 952 millions.

Des analystes déçus

C'est surtout en ce qui concerne la rentabilité que Transat a déçu. L'année dernière, le troisième trimestre avait donné lieu à un bénéfice net de 20,9 millions. Cette année, Transat a fait face à une perte nette de 2,9 millions.

Excluant les éléments hors trésorerie, le bénéfice ajusté après impôt de Transat a atteint 7 cents par action, alors que les analystes prévoyaient qu'il se situerait à 47 cents.

«Il n'y a pas grand-chose d'encourageant dans ces résultants», a écrit Cameron Doerksen, analyste de la Financière Banque Nationale, dans un rapport d'analyse.

Le président et chef de la direction de Transat, Jean-Marc Eustache, a expliqué qu'en raison d'une baisse de la demande sur le marché transpacifique à la suite du tsunami au Japon, des transporteurs avaient transféré de la capacité sur le marché transatlantique. Transat a donc dû faire face à une concurrence accrue et à des taux d'occupation inférieurs. Le voyagiste a ainsi été incapable de compenser l'augmentation de 30% des prix du carburant.

«La priorité, c'est le retour à la profitabilité, a-t-il déclaré au cours d'une téléconférence hier matin. Nous voulons simplifier la structure, ce qui va nous aider à réduire les coûts et accélérer le processus de décision.»

Le chef de l'exploitation, Nelson Gentiletti, et le président de Transat Tours Canada, Michael DioLollo, ont fait les frais de cette simplification de la structure. M. Eustache a annoncé leur départ hier.

«Je vais rester à bord, je vais retourner à l'exploitation, je vais prendre personnellement les décisions», a lancé le président et chef de la direction de Transat.

M. Gentiletti était vu comme un successeur possible de M. Eustache, qui envisageait un départ le 31 octobre 2012 et qui a maintenant renoncé à cette idée.

Interrogé par un analyste au sujet d'un nouveau plan de succession, le président s'est quelque peu énervé.

«Je suis en très grande forme, je ne vais pas mourir demain matin, a-t-il lancé. Depuis quelques mois, je travaille plus que jamais, j'ai du plaisir. Je suis finalement libre.»

Il a toutefois ajouté qu'il y avait des jeunes qui faisaient leur chemin dans l'entreprise et que le conseil d'administration de Transat pourrait faire une recherche à l'échelle mondiale pour lui trouver un successeur le moment venu.

Mises à pied

La simplification de la structure de Transat pourrait également avoir des conséquences négatives sur les employés de Transat. «C'est évident que lorsque je dis qu'on va aplanir la structure, il n'est pas exclu qu'il y ait des mises à pied», a indiqué M. Eustache.

Il a ajouté que Transat devrait pouvoir donner plus de détails à ce sujet au moment de la divulgation des prochains résultats trimestriels, en décembre prochain.

Le grand patron a également indiqué que l'entreprise fera preuve d'une grande prudence au cours des prochains mois dans la gestion de sa capacité. Il a fait valoir qu'en cas de surcapacité sur le marché, il sera possible de clouer plusieurs avions au sol sans subir de frais prohibitifs.

«Ce sera moins cher que de faire voler des avions à moitié pleins ou de diminuer les tarifs de façon trop importante», a-t-il expliqué.

Cela voudra cependant dire que les équipages de ces appareils et les personnes affectées à leur entretien devront quitter l'entreprise.

«Ce serait une décision difficile, mais c'est déjà arrivé dans le passé», a rappelé M. Eustache.