Dix ans après les attentats du 11 septembre 2001, l'industrie de l'aviation internationale devrait globalement déclarer des revenus de 598 milliards US, soit près du double qu'en 2001 (307 milliards US). En une décennie, le nombre de passagers a crû d'un milliard pour s'établir à 2,8 milliards. Idem pour le transport par cargo: de 32 à 48 millions de tonnes en 2011.

C'est ce qui ressort d'un rapport de l'Association internationale du transport aérien (IATA) qui rend compte des revenus, dépenses et efforts du milieu à la suite des attaques d'Al-Qaida aux États-Unis. Cela dit, rien ne laissait croire que l'industrie serait profitable au début de la décennie. «Il a fallu trois ans pour pallier la baisse de 22 milliards de revenus (6%) entre 2000 et 2001, explique Antony Tyler, directeur général et chef de la direction de IATA, en début de rapport. Et en 2006, l'industrie est redevenue profitable, même si on parle d'une maigre marge de 1,1%.»

Il reste que la décennie 2000, comme le décrit l'IATA, n'a pas été avare en événements qui ont nui à la rentabilité de l'industrie. Car outre les attentats en sol américain, le rendement des compagnies aériennes a été plombé par le SRAS, d'autres attaques en Europe ou coups avortés, mais médiatisés, par la hausse notable du prix du carburant (part des coûts sur la facture passée de 13% à 30% en 10 ans) et des coûts liés à la sécurité (7,4 milliards en 2010). Laissant dans leur sillage des Swissair et Sabena en faillite.

La profitabilité s'est ainsi acquise au prix de nombreuses concessions, de coupures de services et dans la main- d'oeuvre (passée de 520 600 à 382 900 employés) et d'aides gouvernementales (15 milliards aux États-Unis).

Aux États-Unis justement, les événements du 11 septembre 2001 marquent le début du déclin de la demande pour les vols intérieurs. «Les passagers ont dès lors trouvé des alternatives à leurs déplacements au pays, pour éviter notamment les lourdes procédures de sécurité dans les aéroports», lit-on dans le rapport. Conséquemment, les revenus des lignes aériennes américaines ont fondu de 57,7 milliards US de 2001 à 2005 et ont poussé les Delta, United, Northwest et US Airways à se placer sous la protection de la Loi américaine sur les faillites (Chapter 11). Si elles ont déclaré des profits de 25,9 milliards US en 2007, la crise économique a ensuite causé des pertes de 26,4 milliards US. La décennie s'est toutefois terminée sur une bonne note: des profits de 3,6 milliards US en 2010.