Ça va bien pour Héroux-Devtek. Tellement bien qu'elle fait face à un problème inusité. L'entreprise de Longueuil, qui construit des trains d'atterrissage et d'autres structures pour l'industrie aéronautique, doit faire des pieds et des mains pour dénicher des ingénieurs.

«C'est difficile de trouver des ingénieurs», a lancé le président et chef de la direction d'Héroux-Devtek [[|ticker sym='T.HRX'|]], Gilles Labbé, à l'issue de l'assemblée annuelle des actionnaires de l'entreprise, hier. «Bombardier est sur le marché, Pratt&Whitney Canada est sur le marché. On aimerait bien trouver des ingénieurs ici, mais on doit aller voir à l'étranger pour les convaincre de s'installer au Québec.»

De retour sur le chemin de la croissance, Héroux-Devtek a repris tous les employés qui étaient sur sa liste de rappel et a embauché une centaine d'employés. Elle cherche maintenant à recruter une autre centaine d'employés, dont près d'une trentaine d'ingénieurs. Or, avec la mise au point de la CSeries et du Learjet 85, Bombardier est également à la recherche d'ingénieurs. C'est aussi le cas de Pratt&Whitney Canada et d'autres entreprises plus petites. Les ingénieurs sont donc très recherchés au Québec.

«Nous espérons qu'il en sortira plus vite des écoles, a déclaré M. Labbé. Nous engageons d'ailleurs plusieurs jeunes.»

Héroux-Devtek a connu un solide premier trimestre. Les revenus ont augmenté de 11,3% par rapport à la même période de l'exercice précédent pour atteindre 91,9 millions de dollars. Le bénéfice net a grimpé de près de 75% pour atteindre 5,8 millions, soit 19 cents par action, et ce, même si la robustesse du dollar canadien a réduit quelque peu la marge de l'entreprise.

«Ce qui est encore plus encourageant pour Héroux-Devtek, c'est que la tendance demeure favorable dans la plupart de nos marchés stratégiques», a déclaré M. Labbé pendant l'assemblée annuelle.

Il s'est montré particulièrement optimiste au sujet de l'aviation civile. Airbus et Boeing ont décroché trois fois plus de commandes au cours du premier semestre de cette année qu'au cours de la même période en 2010. Les deux géants ont annoncé des hausses de la cadence de production pour des appareils qui comprennent des composants provenant d'Héroux-Devtek, comme le Boeing 777.

Avions d'affaires

M. Labbé s'attend à une augmentation des livraisons d'avions d'affaires à partir de 2012.

«C'est également à ce moment que débutera la production pour les programmes du Legacy d'Embraer et du Learjet 85», a souligné le grand patron d'Héroux-Devtek.

L'entreprise a obtenu des mandats importants pour ces appareils.

M. Labbé a reconnu que les budgets militaires américains subiront des pressions au cours des prochaines années, mais il a fait valoir qu'Héroux-Devtek s'était placé les pieds dans des programmes en pleine croissance, comme le chasseur Joint Strike Fighter F-35.

Dans un marché en forte baisse, le titre d'Héroux-Devtek a réussi à prendre 60 cents pour clôturer à 7,80$ à la Bourse de Toronto hier, soit un gain de près de 1%.