Air Canada et United Continental Airlines ont décidé de suspendre leur projet de coentreprise transfrontalière en raison de l'opposition manifestée lundi par le Bureau de la concurrence du Canada, qui craint que le projet cause du tort aux consommateurs.

Les deux transporteurs ont expliqué qu'ils cessaient toute démarche dans ce dossier «jusqu'à ce qu'il y ait des changements relativement à la position de la commissaire» Melanie Aitken, qui a présenté au Tribunal de la concurrence une demande visant à interdire le projet.

Air Canada a indiqué que ses services transfrontaliers ne seraient pas touchés par cette décision, ajoutant que ses passagers continueraient de profiter des avantages liés aux accords de réciprocité portant sur les programmes de fidélisation, aux installations d'enregistrement et aux salons aéroportuaires.

La compagnie montréalaise a indiqué être «tout à fait en désaccord» avec la position de la commissaire voulant que la coentreprise serait une mauvaise chose pour les consommateurs.

Air Canada estime que grâce à cette coentreprise, les clients profiteraient de tarifs réduits, d'une meilleure coordination des horaires de vol et des temps de correspondance, d'un plus grand choix de liaisons ainsi que des avantages accrus pour les voyageurs assidus.

«Air Canada et United Continental Holdings croient au bien-fondé de la coentreprise transfrontalière proposée et d'une collaboration accrue entre les parties, qui tire profit des relations actuelles entre Air Canada et United, ainsi qu'à leurs avantages pour la clientèle», a affirmé la société aérienne dans un communiqué de presse.

Les deux transporteurs ont rappelé que leur position était en accord avec les constatations d'organismes de réglementation de partout dans le monde, en plus d'avoir recueilli l'appui d'importants économistes à l'échelle internationale.

Ils ont ajouté que leur projet respectait les modalités de la décision rendue en juillet 2009 par le département des Transports des États-Unis, en vertu de laquelle Air Canada, United et Continental, entre autres, jouissent d'une immunité antitrust en vue de mener à bien d'autres activités intégrées de collaboration commerciale, y compris l'établissement de coentreprises.

Mme Aitken a demandé au Tribunal de la concurrence d'interdire la coentreprise entre Air Canada et United Continental, faisant valoir qu'elle instaurerait un monopole sur 10 liaisons aériennes importantes entre le Canada et les États-Unis.

La commissaire a également soutenu que la coentreprise occasionnerait une augmentation des tarifs et une réduction du choix pour les consommateurs sur de grandes liaisons transfrontalières.

«La coentreprise proposée permettrait à Air Canada et à United Continental d'agir et d'établir les prix comme si elles ne formaient qu'une seule compagnie aérienne», a-t-elle indiqué dans un communiqué de presse.

Lors de l'annonce du projet, l'automne dernier, Air Canada avait soutenu que des liens plus étroits avec le transporteur américain permettraient d'offrir aux consommateurs de meilleurs services et tarifications par la réduction ou l'élimination de vols doublons.

United a fusionné l'année dernière avec Continental Airlines pour créer la plus importante compagnie aérienne au monde.

Air Canada est le 15e plus gros transporteur aérien de la planète, transportant 31 millions de clients chaque année vers 170 destinations.

Les actions d'Air Canada ont terminé la séance de lundi à 2,31 $ à la Bourse de Toronto, en hausse de deux cents, soit un peu moins d'un pour cent, par rapport à leur précédent cours de clôture.