Le Salon aéronautique du Bourget, le plus grand au monde du secteur, ouvre ses portes lundi pour une 49e édition où pleuvront les commandes d'avions, à l'heure où les compagnies aériennes profitent de la reprise pour renouveler leur flotte.

Plus de 2100 exposants, un nombre record, ont déjà répondu présents pour les quatre jours réservés aux professionnels de lundi à jeudi, avant l'ouverture au grand public, qui devrait affluer par dizaines de milliers de personnes du vendredi au dimanche de clôture.

Après une édition 2009 timide en raison de la crise, les constructeurs d'avions civils devraient cette année signer de nombreuses commandes, à la faveur de la reprise du trafic aérien au niveau mondial.

Airbus, qui a l'habitude de dévoiler d'importants contrats au Bourget, s'attend ainsi à «un beau salon», selon son directeur général Fabrice Brégier.

Pour faire face à la demande, les avionneurs sont actuellement obligés d'augmenter leurs cadences de production. Airbus, qui produit 36 moyen-courriers A320 par mois actuellement, va passer à 38 exemplaires en août prochain et à 42 exemplaires mensuels fin 2012.

L'augmentation des prix du pétrole, si elle entame les bénéfices des compagnies aériennes, les incite aussi à renouveler leur flotte pour disposer d'avions plus récents et donc moins gourmands en carburant.

L'avionneur européen doit ainsi annoncer de nombreuses commandes pour son A320 Neo, doté de nouveaux moteurs, qui promet jusqu'à 15% d'économies de carburant. Qatar Airways ou encore la compagnie malaisienne AirAsia pourraient signer pour cet appareil livré à partir de 2015.

Le très gros porteur A380, qui sera présenté en vol, va aussi compter au moins une nouvelle compagnie cliente: Hong Kong Airlines a annoncé qu'elle voulait signer une lettre d'intention la semaine prochaine.

Côté programmes, Airbus doit annoncer des améliorations sur l'A350, son futur long-courrier. Cet avion largement construit en matériaux composites plus légers doit être livré à partir du second semestre 2013 mais son calendrier apparaît de plus en plus sous pression.

Le constructeur américain Boeing est pour sa part habituellement plus discret lors des salons, car il préfère annoncer les contrats tout au long de l'année. Mais il va assurer le spectacle en faisant traverser l'Atlantique à son tout nouveau 747-8, la version modernisée de son emblématique gros porteur qu'il présente pour la première fois en Europe en versions passagers et cargo.

Les dirigeants du géant américain donneront peut-être aussi quelques indications sur la manière dont ils imaginent le futur du moyen-courrier 737, l'avion le plus vendu du monde.

Face à la concurrence de l'A320 Neo, Boeing doit choisir entre remotoriser son avion, comme l'a fait Airbus, ou laisser place à un appareil complètement nouveau.

Mais d'autres constructeurs sont bien décidés à ne pas laisser Airbus et Boeing en tête à tête sur le marché des avions de plus de 100 places. Le canadien Bombardier, qui négocie notamment avec Qatar Airways, espère ainsi pouvoir annoncer un nouveau client pour ses CSeries.

Côté défense, un secteur qui se montre plus discret lors des grands salons, aucun grand contrat n'est en revanche attendu, d'autant plus que l'heure est aux économies budgétaires dans de nombreux pays occidentaux.

Dans ce contexte, les Etats-Unis ne feront pas venir leurs Lockheed Martin F-22 et F-35, les derniers-nés de leurs avions de combat.

Pour le grand public, outre les traditionnels ballets aériens, de la Patrouille de France notamment, l'avion solaire expérimental Solar Impulse fera partie des découvertes.

Invité d'honneur de ce salon, cette libellule géante, de l'envergure d'un Airbus mais du poids d'une voiture, essaiera de voler tous les matins si la météo le permet.