Malgré une perte nette de 318 millions de dollars pour le premier trimestre, imputée à la hausse du prix du carburant, le titre de Delta Air Lines prend presque 10% à New York.

C'est que la perte de la compagnie aérienne américaine revient à 38 cents par action, bien moins prononcée que les 43 cents que craignaient les analystes.

Le chiffre d'affaires, à 7,75 milliards de dollars, est également supérieur aux attentes (7,58 milliards). Le manque à gagner dû aux tempêtes de neige de l'hiver est évalué à 90 millions et celui dû au séisme au Japon à 35 millions.

«Le carburant est la plus grande difficulté pour le secteur, et Delta s'active à réduire ses capacités, intervenir sur les tarifs, faire des opérations de couverture et attaquer sa structure de coûts pour compenser l'impact du fuel sur nos bénéfices», a souligné le directeur général Richard Anderson, cité dans un communiqué.

Delta a indiqué en particulier que les tarifs avaient déjà augmenté sur les lignes intérieures comme à l'international, et prévu des réductions de capacité pour le second semestre, avec une réduction de 3% sur un an prévue à compter de septembre, dont une réduction de 8 à 10% sur un an pour les capacités transatlantiques.

Les projets de dépenses d'investissements ont également été réduits de 300 millions pour 2011, à 1,2 milliard.

Visiblement rassuré, le marché faisait bondir l'action [[|ticker sym='DAL'|]] de 9,83% à 9,89 dollars vers 13H00. Elle avait cédé 33% durant les six derniers mois, largement à cause de la hausse des prix du pétrole.

«Les perspectives de Delta à la fois pour les coûts et les recettes sont très encourageantes», estimait Gary Chase, analyste chez Barclays Capital, notant que «Delta avait été un peu à la traîne du secteur» ces derniers temps.

«Nous avons fait de bons progrès, comme l'ensemble du secteur: rendez-vous compte que les analystes tablent sur une année bénéficiaire pour l'ensemble du secteur aux États-Unis. Avec le kérosène à 135 $ le baril, c'est un progrès remarquable», a souligné M. Anderson lors d'une téléconférence avec des analystes, tout en estimant qu'il restait encore des améliorations à apporter.

Le directeur financier Ed Bastian a souligné que les hausses de coûts du premier trimestre avaient été «compensées à 70%» par une politique de prix «déterminée».

En outre, il a tablé sur un deuxième trimestre bénéficiaire, avec une hausse de 7 à 9% de marge d'exploitation et de 7% du chiffre d'affaires du trimestre en cours, mai et juin s'annonçant particulièrement prometteurs, avec une hausse à deux chiffres sur les lignes intérieures.

Parmi les points noirs, MM. Bastian et Anderson ont relevé que le trafic transatlantique restait très saisonnier. «Il faut faire plus d'efforts pour redimensionner» la desserte transatlantique durant les mois d'hiver, a-t-il souligné. Durant le premier trimestre, le chiffre d'affaires a baissé de 1%, avec un déclin de 6 points du taux de remplissage des avions.

Toutefois M. Anderson s'est félicité de l'alliance avec Air France-KLM: «notre but est de la gérer comme une seule compagnie du point de vue des prévisions de capacité, de réseau» et de la politique de prix.

Concernant le Japon, M. Bastian a noté un «début de rebond» de la demande dans ce pays, «surtout dans les entreprises», même si les ventes au départ des États-Unis vers ce pays «restent en baisse de 50%».