Pratt & Whitney a terminé la phase initiale des essais au sol du moteur qui équipera la CSeries en respectant l'échéancier initial. Elle s'est montrée très satisfaite des résultats.

«Le moteur continue à surpasser nos attentes, a soutenu le vice-président responsable de la famille de produits de nouvelles générations, Bob Saia, par voie de communiqué. Ces essais ont confirmé les avantages et la robustesse de la turbosoufflante à réducteur que Pratt & Whitney a d'abord présentée en 2008 dans le cadre de son programme de démonstration.»

Pratt & Whitney a soumis un premier moteur à près de 200 heures d'essais au sol à son usine de West Palm Beach, en Floride. Elle est sur le point de terminer l'assemblage de deux autres moteurs. L'entreprise soumettra le deuxième moteur à des essais à West Palm Beach avant de l'envoyer à son nouveau complexe de Mirabel. Le moteur sera alors fixé au Boeing 747 de Pratt & Whitney pour lancer les essais en vol en milieu d'année.

Le motoriste s'attend à faire certifier son moteur en 2012. C'est également durant cette année que la CSeries devrait effectuer son premier vol.

Il y a une dizaine de jours, l'analyste américain Richard Aboulafia, de Teal Group, a prédit que l'entrée en service de la nouvelle famille d'appareils de Bombardier sera retardée d'un an et demi. À venir jusqu'à maintenant, Bombardier a toujours soutenu que cette entrée en service aura lieu en 2013.

M. Aboulafia a expliqué que deux fournisseurs importants de la CSeries étaient susceptibles de provoquer des retards importants. Le premier, la société chinoise Shenyang Aircraft Corporation, fabriquera le fuselage central de la CSeries. Or, selon M. Aboulafia, l'entreprise n'a jamais réalisé un projet de cette ampleur.

Un autre fournisseur, la firme italienne Alenia Aeronautica, fabriquera les dérives et les stabilisateurs de la nouvelle famille d'appareils. M. Aboulafia a toutefois fait remarquer qu'Alenia avait connu des retards importants dans le cadre du développement du Boeing 787 de Boeing.

Les arguments de M. Aboulafia n'ont toutefois pas convaincu un analyste de Valeurs mobilières Desjardins, Benoît Poirier.

«Nous n'avons vu aucun signe de délais dans le développement de la CSeries», a-t-il écrit dans un rapport d'analyse.

Il a notamment fait remarquer que Shenyang avait déjà livré une partie de fuselage à l'usine de Bombardier à Saint-Laurent pour y faire effectuer une série d'essais.

De son côté, Bombardier a soutenu que le programme de la CSeries suivait l'échéancier prévu.

«Nous avons un rigoureux programme de développement d'une durée de cinq ans et demi», a souligné le porte-parole de Bombardier Avions commerciaux, John Arnone.

Un autre développement est susceptible d'avoir un impact sur le succès de la CSeries. Alors qu'Airbus dotera son A320 d'un nouveau moteur plus performant, Boeing n'a pas encore décidé s'il dotera son 737 d'un nouveau moteur ou s'il développera un tout nouvel avion. La semaine dernière, le chef de la direction de Boeing, Jim McNerney, a indiqué que l'avionneur penchait pour cette dernière solution. Cela signifie que le nouveau Boeing n'entrera en scène qu'autour de 2020, ce qui laissera à la CSeries plus de temps pour faire sa place.

M. Arnone a indiqué que Bombardier avait toujours affirmé que l'entrée en service rapide de la CSeries lui conférait un avantage.

«Nous offrons la seule solution qui est optimisée pour ce segment de marché, a-t-il affirmé. Cela nous donne des années d'avance sur la concurrence.»