La menace d'une grève de bagagistes plane au-dessus d'Air Transat et de plusieurs transporteurs aériens étrangers qui desservent les aéroports de Montréal et de Toronto, comme Air France et KLM.

Près de 400 employés d'Handlex, filiale de Transat, ont voté mercredi soir en faveur du déclenchement d'une grève. Cet arrêt de travail devait survenir à 20 h hier, mais, quelques heures avant cette échéance, l'employeur a convoqué les représentants du syndicat à une rencontre mardi prochain pour leur soumettre une offre finale.

«Nous avons tout suspendu, a indiqué le permanent de la section locale 1999 des Teamsters, Guy Bissonnette, au cours d'un entretien téléphonique avec La Presse Affaires. Nous avons remis le déclenchement de la grève à la semaine prochaine.»

Handlex offre divers services aux passagers à Montréal-Trudeau, Toronto et Vancouver. Elle offre également des services de manutention de fret, notamment à l'aéroport de Montréal-Mirabel. Outre Air Transat, elle compte parmi ses clients Canjet, Air France, KLM, Lufthansas, Malev, Royal Air Maroc et Swiss. Elle ne fournit cependant aucun service à Air Canada, Porter ou WestJet.

Les négociations qui ont lieu présentement impliquent près de 400 employés représentés par les Teamsters. Il s'agit essentiellement de bagagistes et de manutentionnistes à Montréal-Trudeau (environ 175 syndiqués), Montréal-Mirabel (une quinzaine) et Toronto (plus de 175).

«Les discussions achoppent surtout sur les primes de nuit, les primes de longévité et les salaires», a indiqué M. Bissonnette.

Il a expliqué que, l'année dernière, compte tenu de la situation économique difficile, les syndiqués avaient accepté de reconduire d'un an la convention collective, sans la moindre augmentation.

Cette année, l'employeur a présenté une offre de cinq ans prévoyant une augmentation salariale de 1,5% par année au cours des trois premières années et une augmentation de 2% pour les deux suivantes.

«Les gars se disent qu'ils ont fait des sacrifices et voilà que l'employeur revient avec une offre qu'ils jugent déraisonnable, a lancé M. Bissonnette. Avec les prix de l'essence, avec le panier d'épicerie qui devrait monter de 3 à 5% cette année, le pouvoir d'achat va diminuer.»

Les bagagistes et manutentionnistes aimeraient également bénéficier de diverses primes qu'ont obtenues les employés des comptoirs d'enregistrement, qui sont représentés par les Travailleurs canadiens de l'automobile.

Au début, une grève ne devrait pas avoir d'impacts majeurs sur les voyageurs. Comme le transport aérien est de compétence fédérale, la loi québécoise qui interdit l'emploi de briseurs de grève ne s'applique pas. Handlex peut donc avoir recours à du personnel non syndiqué.

«Nous avons un plan de relève, mais nous ne voulons par parler de ça à ce moment-ci, les négociations se poursuivent», a déclaré le porte-parole de Transat, Pierre Tessier.

Guy Bissonnette croit qu'à la longue, en cas de grève, des problèmes pourraient apparaître.

«Ils vont s'essouffler», a-t-il lancé.