La communauté d'affaires de la Rive-Sud s'est donné de nouvelles munitions pour répliquer aux détracteurs de l'aéroport de Saint-Hubert.

La chambre de commerce et d'industrie de la Rive-Sud et Développement économique Longueuil ont fait effectuer une étude sur les impacts économiques de l'aéroport. Selon cette étude, réalisée par la firme Secor, non seulement les impacts économiques sont-ils importants pour la région, mais l'incertitude qui plane au-dessus du développement de l'aéroport lui a fait rater de belles occasions

Daniel Denis, qui a présenté les grandes lignes de l'étude devant la chambre de commerce hier, a rappelé que Pratt&Whitney Canada avait choisi d'établir son centre d'essais de moteurs à Mirabel plutôt qu'à Saint-Hubert. Deux manufacturiers de petits avions, Dornier et Seawind, ont opté pour Saint-Jean-sur-Richelieu pour des activités de fabrication et l'avionneur français Cobalt a annoncé cette semaine son implantation à la base de Bagotville, au Saguenay.

«Toute cette incertitude: l'aéroport de Saint-Hubert va-t-il rester? Est-ce qu'on va chercher à le développer? Ça a fait en sorte que de grandes entreprises ont retardé ou limité des projets d'investissements, a déclaré M. Denis aux journalistes après sa présentation. La région a raté des occasions.»

Les voisins de l'aéroport se plaignent de plus en plus du bruit lié aux activités aéroportuaires, et notamment des activités des quatre écoles de pilotage qui ont élu domicile à Saint-Hubert. Cette question déchire les autorités locales.

L'équivalent d'une grande entreprise

Dans son étude, Secor note que les 19 organisations qui ont des activités liées à l'aéroport, comme le transporteur Pascan, les écoles de pilotages et les entreprises de maintenance, génèrent des retombées de 60 millions de dollars et plus de 1000 emplois directs et indirects. Elles ont investi 19 millions de dollars au cours des trois dernières années.

«Ça représente l'équivalent d'une grande entreprise de plus sur le territoire», a affirmé M. Denis.

L'étude souligne également que la présence d'un aéroport représente un atout pour quatre grandes organisations du secteur aéronautique qui sont installées à Longueuil: Pratt&Whitney Canada, Héroux-Devtek, l'École nationale d'aérotechnique et le Centre technologique en aérospatiale. M. Denis a fait valoir que ces organisations représentaient 13 200 emplois directs et indirects.

Des représentants de P&WC, d'Héroux-Devtek et de l'ENA ont d'ailleurs tenu à prendre la parole devant la chambre de commerce pour expliquer l'importance de l'aéroport pour leurs déplacements et ceux de leurs clients. À elle seule, P&WC fait transiter 1500 employés et clients par année par Saint-Hubert.

«Je suis heureux des conclusions de l'étude parce qu'elles abondent dans le même sens que les perceptions que nous avions, a déclaré le président du conseil d'administration de Développement économique Longueuil, Jacques Spencer. Il serait souhaitable que cela contribue aux prises de décision au sujet du développement de la zone aéroportuaire.»

La mairesse de Longueuil, Caroline Saint-Hilaire, a déclaré que l'aéroport était là pour rester, mais qu'il était essentiel qu'il respecte la qualité de vie des citoyens de la région.