Bombardier Transport tarde à constituer une équipe pour tenter de décrocher le contrat de train à grande vitesse entre Tampa et Orlando, en Floride.

Ses grands concurrents, comme Siemens et Alstom, ont déjà trouvé leurs partenaires et ont formé des équipes pour essayer de remporter l'important contrat de 2,6 milliards US

«Il n'est pas trop tard, a affirmé la porte-parole de Bombardier Transport aux États-Unis, Maryanne Roberts, lors d'un entretien téléphonique avec La Presse Affaires. Nous sommes actuellement en discussion avec des partenaires potentiels.»

Les équipes devront présenter une première soumission d'ici quelques semaines pour se qualifier pour la suite du processus. La Florida High-Speed Rail, agence du département des Transports de la Floride, sélectionnera trois ou quatre équipes pour l'étape suivante, un appel d'offres qui devrait avoir lieu en mars.

Sept équipes sont déjà constituées. Alstom a notamment trouvé un partenaire de poids, le groupe britannique Virgin. Mieux connu ici pour sa compagnie aérienne et ses téléphones mobiles, Virgin exploite également 73 trains rapides entre Londres, Manchester, Liverpool et Glasgow. Virgin Rail a vu sa clientèle passer de 14 millions à 28 millions de passagers au cours des six dernières années.

Un autre grand joueur dans l'industrie des trains à grande vitesse, Siemens, s'est associé pour sa part à un géant français des transports en commun, Veolia. Celui-ci exploite notamment des réseaux d'autobus, de métros, de trains et de traversiers dans 28 pays.

Les sociétés japonaises Sumitomo Corporation et Mitsubishi International ont créé une équipe avec Balfour Beatty Rail, importante firme britannique spécialisée dans les infrastructures ferroviaires.

Des multinationales coréennes, comme Samsung et Hyunday Rotem, ont aussi constitué une équipe. Des entreprises chinoises ont également établi un partenariat avec le constructeur américain de locomotives GE Transportation.

Mme Roberts a affirmé que la participation de ces diverses équipes démontrait bien l'intérêt que le projet suscitait partout dans le monde.

«Oui, cela constitue une plus grande concurrence pour nous, mais nous avons confiance en nos produits, a-t-elle déclaré. Nous pouvons concurrencer les autres.»

Il reste toutefois à Bombardier à se trouver des partenaires. Un projet de cette envergure nécessite un partenariat entre des entreprises spécialisées en ingénierie, en construction, en fabrication de matériel roulant et en exploitation.

La firme de construction américaine Kiewit a exprimé son intérêt envers le projet mais ne s'est toujours pas jointe à une équipe. Même chose pour National Express. L'entreprise britannique, qui compte environ 41 000 employés dans le monde, exploite notamment des liaisons ferroviaires en Angleterre, des réseaux d'autocars en Espagne et des parcs d'autobus scolaires en Amérique du Nord. Il s'agit donc là de partenaires potentiels pour Bombardier.

Une ouverture possible

Mme Roberts a fait remarquer qu'au moins une des équipes déjà constituées ne comptait pas de fabricant de matériel roulant, ce qui pourrait ouvrir la porte à la participation de Bombardier. Les membres de cette équipe ne sont pas les derniers venus en matière de transports en commun: il s'agit de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF), d'Amtrak et de Bechtel, multinationale américaine spécialisée dans les travaux d'ingénierie et de construction.

En 2003, Bombardier a failli décrocher le contrat de construction du train à haute vitesse Tampa-Orlando avec un partenaire américain, Fluor Corporation. La Florida High-Speed Train Authority avait alors choisi cette équipe comme soumissionnaire privilégié. Toutefois, l'opposition du gouverneur républicain de la Floride, Jeb Bush, avait fait dérailler le projet.

L'État de la Floride vient d'élire un nouveau gouverneur républicain, Rick Scott. Il s'est montré réticent à l'idée d'un financement étatique du projet de train rapide, mais il ne lui a pas non plus fermé la porte. Le train floridien est le projet de train à haute vitesse le plus avancé actuellement aux États-Unis.