Le premier ministre Jean Charest a confirmé mardi l'octroi d'un contrat de gré à gré au consortium Bombardier-Alstom pour le renouvellement du métro de Montréal.

Cette décision permet d'escamoter la procédure d'appel d'offres et, donc, de lancer le projet dès maintenant.

M. Charest en a fait l'annonce aux installations de Bombardier Transport à La Pocatière, dans le Bas-Saint-Laurent, là où les nouvelles voitures du métro de Montréal seront construites.

«C'est ici, à La Pocatière entre autres, que se construira 500 wagons de métro pour le métro de Montréal», a déclaré le premier ministre, dont l'annonce a été accueillie par des applaudissements.

Le contrat porte sur la construction de près de 500 wagons et entraînera le rappel de 400 travailleurs à l'usine de La Pocatière qui, en tout, embauchera 775 personnes sur une durée de huit ans pour sa réalisation.

La présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, a salué «l'initiative qui risque enfin de mettre un terme à une saga qui dure depuis 52 mois». L'octroi du contrat viendra calmer l'inquiétude des employés de l'usine de La Pocatière, a-t-elle ajouté.

Les premières voitures seront livrées dans deux ans.

La semaine dernière, Québec avait annoncé qu'il retardait le lancement d'un nouvel appel d'offres, le ministre des Transports, Sam Hamad, invoquant l'urgence d'aller de l'avant pour remplacer les voitures vieillissantes du métro. Les plus anciennes d'entre elles datent en effet de 1963.

Afin de rendre le tout conforme aux règles de commerce international, Québec devra adopter une loi spéciale qui sera déposée à l'Assemblée nationale mercredi. M. Charest s'est montré confiant que cette loi mettra un terme aux tergiversations qui ont entouré l'octroi du contrat.

En point de presse, M. Charest a affirmé que cette loi spéciale «met un terme au dossier» et place Québec à l'abri d'éventuelles poursuites.

L'entreprise espagnole CAF, dont l'intérêt pour l'obtention du contrat avait déclenché la nouvelle procédure d'appel d'offres, n'a pas caché son mécontentement. Dans une lettre au ministre Hamad, les avocats de l'entreprise déploraient le traitement cavalier dont a fait l'objet CAF.

L'entreprise a fait valoir, dans un communiqué diffusé lundi, que l'urgence invoquée pour passer outre au processus d'appel d'offres international n'est pas justifiée.