Les prix du transport maritime en matières sèches se sont repliés la semaine dernière, enregistrant leur première baisse hebdomadaire depuis mi-juillet, tandis que les tarifs du fret pétrolier creusaient leurs pertes, pâtissant toujours de la surcapacité de la flotte.

L'indice composite Baltic Dry Index (BDI), moyenne des prix pratiqués sur 24 routes mondiales de transport en vrac de matières sèches (minerais, charbon, métaux, céréales, etc.), a terminé vendredi à 2712 points, contre 2756 points sept jours auparavant, retrouvant son niveau de mi-juin.

Ce repli mettait un terme à cinq semaines consécutives de progression, qui avaient vu l'indice grimper de près de 1200 points.

Le Baltic Panamax Index (BPI), qui comporte sept routes - dont la plupart concernent les céréales -, et qui concerne les navires dont les dimensions sont adaptées au passage du canal de Panama, est tombé à 2978 points, contre 3089 points une semaine auparavant.

Le Baltic Capesize Index (BCI), qui compile les prix de la catégorie «capesize» (navires que leur taille trop importante oblige à naviguer au large des caps Horn et de Bonne-Espérance), a quant à lui baissé à 3449 points vendredi, contre 3578 points la semaine précédente.

«Les cours reprennent-ils leur souffle ou se préparent-ils à refluer après une période de nette amélioration ?», s'interrogeaient les experts de l'agent maritime Fearnleys, estimant que l'impact de la demande de minerai fer «reste le facteur clef» sur le marché des plus gros navires.

Alors que la demande chinoise en minerais avait stimulé la hausse des prix des frets depuis juillet, le transport de matières sèches se trouve désormais plombé par la surcapacité de la flotte disponible, accrue durant l'été par la mise sur le marché de nouveaux cargos.

Toutefois, pour les navires de taille plus modeste, «l'activité s'est un peu confortée dans l'Atlantique, avec une recrudescence des demandes pour de courtes périodes à horizon fin août-début septembre» et les prix devraient encore s'apprécier à «l'approche de la période des récoltes de grains», tempérait Fearnleys.

De leur côté, les tarifs des frets pétroliers ont vu s'accentuer leur recul, également plombés par la surcapacité de la flotte, et pâtissant des incertitudes sur la vigueur de la reprise économique et les perspectives de la demande mondiale.

«Cet été a été extrêmement négatif pour les propriétaires de navires pétroliers et l'on peut se demander s'il y aura le moindre signe de reprise d'ici à la fin de l'année», soulignaient les analystes du cabinet Barry Rogliano Salles (BRS).

«Une pression à la baisse vient directement d'une surcapacité du tonnage: ainsi, on compte quelque 104 navires disponibles pour être chargés (en pétrole) dans les pays du Golfe sur les quatre prochaines semaines, alors que l'on peut s'attendre à ce qu'une soixantaine seulement le soient réellement pendant cette période», poursuivaient-ils.

L'indice Baltic Dirty Tanker Index (BDTI), moyenne des taux pratiqués sur onze routes de transport de pétrole brut, a terminé vendredi à 724 points, contre 762 points la semaine précédente, à son plus bas niveau depuis décembre 2009.

L'indice Baltic Clean Tanker Index (BCTI), moyenne des prix pratiqués sur cinq routes de produits pétroliers raffinés (essence, gaz liquéfié, fioul de chauffage, etc.), est quant à lui descendu à 686 points, contre 689 points sept jours auparavant.