La menace d'une nouvelle grève au sein de British Airways a ressurgi mardi, le personnel navigant ayant rejeté une proposition de compromis émanant de la direction, et qui visait à mettre fin à un conflit qui a déjà donné lieu à une série d'arrêts de travail cette année.

L'offre de la compagnie aérienne britannique, présentée par celle-ci comme un compromis de la dernière chance, a été rejetée par 3 419 voix contre 1 686 au cours d'une consultation organisée par le syndicat Unite auprès du personnel navigant, a annoncé le syndicat.

La proposition rejetée visait à résoudre un conflit social qui a perturbé l'activité de la compagnie, en provoquant 22 journées de grève au sein du personnel navigant depuis le début de l'année.

Ce conflit portait à l'origine sur des réductions d'effectifs et d'autres mesures d'austérité voulues par la compagnie pour réduire ses lourdes pertes, mais s'était ensuite étendu à des mesures punitives prises à l'encontre de salariés grévistes.

Le syndicat, qui n'avait pas donné de consigne de vote à ses adhérents sur le projet de compromis, a aussitôt appelé le patron de BA, Willie Walsh, à tirer la leçon de ce vote négatif en rouvrant les négociations, sans appeler immédiatement à reprendre la grève.

«Je l'appelle à revenir à la table des négociations pour que nous puissions trouver un accord et mettre fin à ce conflit», a déclaré le codirigeant de Unite, Tony Woodley.

De son côté, BA s'est dite encouragée par la faible participation au scrutin organisé par Unite, relevant que «seul un quart de notre personnel navigant a voté contre le compromis, ce qui montre que le soutien à Unite s'effiloche».

«Le syndicat a perdu sa légitimité morale pour représenter le point de vue de notre personnel de cabine», a ajouté la compagnie, qui a appelé en retour Unite à «revenir à la table (des négociations) pour signer le compromis et mettre fin au conflit».

En réaction, Unite a démenti avoir perdu le soutien du personnel, soulignant que seul 15% du personnel navigant avaient approuvé la proposition de compromis.

«C'est un appel à la raison pour Willie Walsh. S'il veut faire disparaître le spectre de la grève une bonne fois pour toutes, il doit proposer un accord qui satisfasse plus qu'une petite minorité du personnel navigant», a rétorqué M. Woodley, répétant qu'il était prêt à reprendre les négociations.