Devant l'impasse des négociations en vue du renouvellement de leur convention collective, les pilotes d'Air Transat (T.TRZ.B) ont annoncé hier leur intention de déposer une requête en conciliation auprès des autorités fédérales.

Dans un communiqué, le commandant Sylvain Aubin, président de l'unité syndicale des 325 pilotes d'Air Transat, s'est dit déçu des dernières propositions du transporteur mont-réalais. Il a en outre déploré le «refus de Transat de s'engager sur la question de protection d'emploi» des pilotes.

 

Dans le cadre d'un processus de conciliation, qui doit être autorisé par le ministre fédéral du Travail, les parties sont tenues de respecter une série d'échéances. À la fin de la période de conciliation, les négociateurs disposent d'environ 60 jours pour conclure une entente, lesquels sont suivis d'une période de réflexion de 21 jours. S'il n'y a pas d'accord, les syndiqués et l'employeur ont le droit de recourir à la grève ou au lock-out.

Les pilotes d'Air Transat ont récemment reçu une aide financière d'un million de dollars du fonds de prévoyance de l'Air Line Pilots Association, International, l'organisation américaine à laquelle ils sont affiliés.

Depuis plusieurs mois, les pilotes dénoncent la «sous-traitance excessive et continue» à laquelle Transat recourt, selon eux, dans le cadre de ses activités aériennes. Au cours des dernières années, le transporteur a retenu les services de WestJet et de CanJet pour assurer plusieurs de ses liaisons.

Dans leur prochain contrat de travail, les pilotes souhaitent obtenir «la garantie que Transat n'impartira pas ses activités au plus bas soumissionnaire» et l'imposition d'une limite à «l'impact négatif de la sous-traitance».

Les pilotes d'Air Transat soutiennent qu'ils n'effectuent aujourd'hui que la moitié de tous les vols du transporteur, comparativement à 75% il y a quelques années. Cela leur fait dire qu'ils n'ont pas profité pleinement de la croissance de l'entreprise.

Jacques Bouchard, porte-parole de Transat, n'a pas voulu commenter les négociations, hier. Au cours d'un entretien téléphonique, il a toutefois indiqué que la compagnie ne s'opposait pas à la conciliation, qui a donné de bons résultats dans le passé, selon lui.

La convention collective des pilotes d'Air Transat est échue depuis le mois d'avril.

L'action de Transat a clôturé à 10,15$ hier, en baisse de 0,5%, à la Bourse de Toronto.