Le président Obama veut doubler les exportations américaines d'ici cinq ans. Ça tombe bien, le gouvernement du Québec a justement des suggestions afin d'accroître les échanges commerciaux québéco-américains: réduire le temps d'attente à la frontière et construire un train rapide entre Montréal et New York.

«En matière d'exportations, il faut s'assurer de lutter contre l'épaississement de la frontière. On doit garder la frontière la plus mince possible», dit Hugo D'Amours, attaché de presse du premier ministre Jean Charest.

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Hier, le premier ministre du Québec a présenté ses suggestions directement à l'ambassadeur des États-Unis au Canada, David Jacobson, et au secrétaire adjoint américain au Commerce, Suresh Kumar. Au cours de cette rencontre, M. Charest a notamment vanté l'importance d'un train rapide afin d'accroître les échanges commerciaux entre le Québec et les États-Unis.

«Un train rapide permettrait d'accroître les échanges et aussi de rapprocher un certain nombre d'Américains du Canada et vice versa. Avec les projets de train rapide Québec-Windsor, New York-Montréal, New York-Buffalo et Montréal-Boston, l'intérêt est de créer une grande boucle ferroviaire. Depuis le 11 septembre 2001, certains Américains sont plus réticents à prendre l'avion. Un train rapide devient une solution intéressante pour les touristes et pour les gens d'affaires», dit Hugo D'Amours.

Le gouvernement américain reste prudent sur la place publique à propos du train rapide entre Montréal et New York. «Nous appuyons toute infrastructure qui peut permettre d'augmenter nos échanges commerciaux», a dit Suresh Kumar, hier, en point de presse.

Afin d'intensifier les discussions dans le dossier du train rapide, le gouvernement du Québec a nommé la semaine dernière l'ancien ambassadeur Raymond Chrétien comme son représentant auprès des autorités américaines. «Il y a un consensus dans la classe politique new-yorkaise en faveur du train rapide Montréal-New York, dit John Parisella, délégué général du Québec à New York. Le favori pour devenir le prochain gouverneur de l'État, Andrew Cuomo, a inscrit le TGV dans son programme électoral. Même le président new-yorkais du Parti républicain est d'accord avec l'idée du TGV!»

M. Parisella estime que l'État de New York fera un lobby plus agressif au Congrès américain afin d'obtenir des fonds pour ses projets ferroviaires. Les principaux décideurs de l'État se sont réunis lundi dernier dans le cadre du New York Rail Summit. «New York est le troisième État en importance du pays, mais il s'est classé huitième en termes de fonds alloués par l'administration Obama pour les projets de train rapide, dit M. Parisella. New York veut monter dans le classement la prochaine fois qu'il y aura des fonds.»

Des entreprises américaines à Montréal

S'ils veulent doubler leurs exportations au cours des cinq prochaines années, les États-Unis devront nécessairement regarder du côté du Canada, leur plus grand partenaire commercial. À lui seul, le Canada représente un plus grand marché pour l'exportation de biens américains que l'Union européenne.

«Le libre-échange est la bonne façon de stimuler nos économies. C'est une situation gagnant-gagnant pour les deux pays», dit le secrétaire américain adjoint au Commerce, Suresh Kumar, qui a prononcé un discours hier à Montréal à l'occasion de RepCan 2010, un sommet réunissant 23 entreprises américaines à la recherche de partenaires d'affaires canadiens.